Nouvelle mesure défensive, après les manifestations violentes qui ont suivi l'affaire des corans brûlés de Bagram. La France retire temporairement tous les personnels français, diplomates, militaires, ou ressortissants du ministère de l'Intérieur insérés dans les ministères afghans. Une mesure de précaution prise après la mort de deux officiers américains tués hier au ministère de l'intérieur afghan. Les Allemands, qui ont une culture du développement plus élaborée que la nôtre, ont fait de même (1).
La France avait déjà pris des mesures restrictives, après l'attentat de Joybar, en juillet, en limitant le nombre d'opérations, puis avait interrompu, en janvier 2012, la coopération militaire avec l'ANA, suite à la tuerie de Gwan (4 morts, 15 blessés). La coopération a repris en février, mais sur un mode adapté.
Comme pour confirmer l'instabilité actuelle, sept soldats américains ont été blessés aujourd'hui par un jet de grenade, sorti d'une manifestation à Kunduz (RC-N), dans la zone où la Bundeswher avait fait évacuer une COP, cette semaine. Les rangs serrés de civils manifestant devant les bases sont une aubaine pour les insurgés.
Malgré les (vains) appels au calme, l'ISAF a manifestement du mal à convaincre les Afghans, et à reprendre la main. Il ne se passe désormais plus une semaine sans qu'une bévue, sur le terrain militaire, ou de la communication, ne vienne entacher l'action de l'OTAN dans le pays. Un cercle désormais vertueux pour les insurgés.
(1) On sait que politiquement l'Allemagne cultive une dualité présence militaire/développement civil. Elle a été la première à développer les structures de provincilal reconstruction teams (avec de vrais résultats), dans sa zone.