samedi 18 décembre 2010

Un commando marine tué en Bedraou

Vallée de Bedraou, lors de l'opération Bedraou 3, menée par le 8e RPIMa, en 2008. Un calme trompeur (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Un commando marine est tombé au champ d'honneur, en Afghanistan. Le second maître Jonathan Lefort, un membre du commando Trépel, a été tué peu après minuit, et un autre opérateur de Trépel a aussi été blessé. On ignore son état actuel.
L'attaque s'est déroulée dans la vallée de Bedraou (Kapisa), précisément celle où deux marsouins du 21e RIMa étaient déjà morts en août dernier.
On sait peu de choses sur les conditions dans lesquelles les commandos français se sont opposés aux insurgés. Vu le créneau horaire, ils pourraient avoir été engagés lors de l'infiltration préalable à un STU (search task unit).
Un tel STU avait été malencontreusement détaillé lors d'une présentation publique, dans le courant de cette année. Une des nombreuses fuites qui constitue le fil d'ariane, levant le voile sur la présence de forces spéciales.
Comme en écho, un sergent du 1er RPIMa avait par ailleurs été blessé il y a deux mois, en Afghanistan, si l'on en croit Sud-Ouest.
Une task force entière, baptisée du nom d'un massif local, regrouperait tous les talents, si l'on en croit un lettre d'information ... de l'armée.
Officiellement, pourtant, la ligne n'a pas changé. Les forces spéciales n'effectuent plus de missions opérationnelles, hormis la formation des FS de l'ANA, depuis 2007. C'est également le cas pour la contribution du 4e RHFS, qui assure en Afghanistan une mission conventionnelle, et non du ressort du COS, entend-on.
Rappelons enfin que les commandos marine figurent parmi les premiers éléments français engagés en Afghanistan, dès l'automne 2001, avec le commando Hubert.
Dès 2003, les marins participaient aussi au détachement Arès, près de Spin Boldak, puis dans la région de Jalalabad. Le premier maître Loïc Le Page, fils du créateur du COS, et chef d'escouade au commando Trépel, était mort le 4 mars 2006, les armes à la main. Son frère d'armes, l'infirmier commando Frédéric Paré, avait quant à lui succombé le 25 août 2006 des suites d'une attaque par IED. Ces deux hommes étaient les derniers morts enregistrés dans les rangs des commandos en opérations outremer.
Cependant, les commandos n'auront jamais totalement déserté le pays. A l'été 2008, des éléments d'Hubert étaient par exemple engagés en Agfhanistan. Déjà, à l'époque, en Kapisa
Les couleurs de Trépel (doct JM Tanguy).
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