Alors que Brice Hortefeux appelait hier police et gendarmerie à accélérer leur rapprochement, les deux forces de sécurité, sont déjà, par la force des choses, liées par des programmes d'acquisition communs.
Comme ce blog vous le révélait avant-hier, une expérimentation va intervenir dans le centre de la France, pour externaliser l'entretien des locaux de police et de gendarmerie dans deux régions de France. Par delà une arme commune (Sig 2022), police et gendarmerie achètent également ensemble un lance-grenades de 40 mm : 2.500 pour les policiers, et 1.800 pour les gendarmes.
La chaîne de reconditionnement des gilets pare-balles s'installe également en Gendarmerie, au Blanc, là où pour encore quelques mois, ce sont les hélicoptères qui sont entretenus, avant que cette activité ne migre à Orléans, sur une base de l'armée de l'Air. Et en 2012, policiers et gendarmes devraient être équipés du même gilet pare-balles à port discret.
Enfin, la LOPPSI 2 consacre un passage aux moyens aériens, que chacun interprètera comme il veut : "l'usage des moyens aériens sera mutualisé entre les deux forces, en liaison avec les moyens techniques, logistiques et humains de la sécurité civile". D'aucuns y voient la mise en place, attendue depuis deux ans, de la force aérienne de la sécurité intérieure (FASI), à l'instar de ce que tous les pays modernes ont fini par mettre en place. Et que la RGPP décrivait déjà en son temps, sans citer l'acronyme. Les vaches budgétaires un peu maigres en vue devraient logiquement accélérer le processus.
Actuellement, trois forces différentes (Douanes, Sécurité civile et Gendarmerie) cohabitent sans trop de coordination opérationnelle, en déployant un peu moins d'une... centaine d'appareils.