Le général Roland Gilles, DGGN, va quitter ses fonctions, accédant au rang d'ambassadeur. Il laisse son poste à son major général, le général Jacques Mignaux. Cette succession était prévue dans cet ordre, mais elle semble avoir, sans raison, été précipitée. Le fait que le général Gilles ne soit nommé ambassadeur que "dans les toutes prochaines semaines" semble l'accréditer.
Aucune raison n'a donc été évoquée. Un communiqué de Brice Hortefeux indique laconiquement que le DGGN a "rempli le mandat qui lui avait été confié" et que la nomination d'un gendarme à la tête de la gendarmerie représente "un nouveau signe de confiance qui est adressé à la gendarmerie nationale".
Le général Roland Gilles avait d'abord été, comme les trois chefs d'état-major des armées (CEMAA, CEMAT, CEMM) avec qui il forme, de son aveu, une "bande de copains", major-général, étant même, auparavant, directeur de cabinet du DGGN. C'est lui qui a porté la migration de la gendarmerie à l'Intérieur, tout en défendant la "militarité" de la gendarmerie. La conduisant, ainsi, à se déployer en Afghanistan, pour assurer des missions de mentoring de la police afghane.
Son bilan d'activité semble irréporochable, même si, en l'espace de quelques jours, il a eu à gérer deux cas disciplinaires, l'un concernant le cas du chef d'escadron Matelly, et l'autre, d'un sous-officier ayant rédigé une prose évoquant le président de la République.
On ignore si le général Gilles accompagnera demain le ministère de l'Intérieur au GIGN, où doivent être inaugurés de nouveaux locaux. Le format de cette inauguration, qui comprenait à l'origine une démonstration dynamique, a été amputé, sans plus d'explications.
En tout état de cause, le général Gilles aura été un ardent défenseur de ses forces spéciales, puisque plusieurs estiment que c'est lui qui avait demandé l'audit relatif aux unités contre-terroristes de l'Intérieur, co-écrit par son prédécessur. Audit, contrairement à nos récentes informations, qui n'a toujours pas été rendu. Dans sa version définitive, en tout cas.