mardi 5 mai 2009

France/Israël : des hauts et des bas

L’accord conclu entre Atermes et Bental est plutôt rare, entre la France et Israël. D’abord parce que l’industrie rechigne à communiquer sur ses partenariats avec l’Etat hébreu, pour des raisons parfois difficiles à discerner.

Symptomatique, c’est Bental qui a dévoilé ce partenariat, et pas l’inverse.

C’est que bien souvent, l’industrie israélienne est surtout une concurrente sérieuse des leaders français et européens. A l’export, et même, désormais, en France même.

Rafael tente de placer son missile antichar Spike –comme Raytheon avec le Javelin- pour le remplacement du Milan-ADT-ER. Le Spike a raflé l’essentiel des derniers marchés en Europe, et Rafael se verrait bien faire le grand chelem avec la France, terre de missiles par excellence. Sa candidature a d’ailleurs des soutiens, et pas qu’un peu, rive gauche, et rive droite.

L’autre secteur évident, c’est celui de la dronerie. Certains racontent avec aplomb que lors d’une visite de François Léotard, « on » s’était demandé ce qu’on pourrait bien acheter à l’industrie israélienne. Assez vite on était tombé d’accord sur des drones Hunter, qui eurent une carrière honorable sous les couleurs de l’armée de l’Air. Les boules MOSP ont même été récupérées par les opérations spéciales, mettant les boules à quelques autres…

Plus récemment, c’est IAI-Malat, le spécialiste historique qui a fourni à EADS les cellules de drone Harfang et quelques autres briques. C’est aussi le système de développement qui a servi en Israël qui va être récupéré par l’armée de l’Air française, une fois que l’encre du bon de commande aura séché, c’est-à-dire sans doute fin mai ou début juin.

Un partenariat en dents de scie qui a généré son quota de bisbilles des deux côtés de la Méditerranée.

Le buzz n’a pas pour autant effrayé Dassault et Thales, qui ont retenu la même société pour leur proposition, avec l’Espagnol Indra, de drone endurant, fondé sur le Heron TP.

Plus petit, plus discret, le drone Skylark d’Elbit Systems a fait l’objet de deux contrats successifs au profit du COS.

Et comme nous le révélions ce matin, c’est IMI qui a été retenu par l’armée de Terre pour fournir des balles à blanc, pour une valeur de 35 MEUR.

Comme nous l’expliquions aussi il y a peu, c’est la station et le drone utilisés par EADS pour les essais en Israël qui vont être récupérés par l’armée de l’Air, une fois le bon de commande signé, ce qui semble imminent.

Bref, à défaut de chiffres qui diraient le contraire, la balance commerciale semble, comme qui dirait, déficitaire.

Notre photo : le minidrone Skylark, utilisé par le COS (crédit Elbit Systems).