Une délégation de l'association des journalistes de défense (AJD) est en Israël depuis une semaine pour le
traditionnel voyage d'étude annuel et faisait étape hier soir à Tel Aviv. La ville a été bouleversée hier par un nouvel attentat, qui a fait au moins deux morts et une douzaine de blessés. Des unités d'intervention et deux hélicoptères ont été mobilisés en réaction, et centre de la ville a été bouclé.Les derniers actes terroristes (dont un qui bénéficiait de milliers de coups pour des armes automatiques) ont été revendiqués par Daech, une tendance jugée particulièrement inquiétante en Israël. D'autant plus qu'ils s'accumulent ces dernières semaines. Au point que les autorités se sont retournées vers les Français, qui connaissent malheureusement plutôt bien à la fois la menace et les modes opératoires (en France, en Irak-Syrie et au Sahel). On ignore évidemment sur quoi ont bien pu porter les échanges.
Aucun français n'est concerné par l'attaque d'hier. Ce genre d'information est en général connu assez rapidement.
En Israël, qui vit (comme désormais en France) avec un niveau d'alerte soutenu et permanent, la diffusion des alertes par les autorités israéliennes en quasi-temps réel a atteint un niveau de perfectionnement assez important (les autorités françaises peuvent en prendre de la graine, pour les Français de France en France) et selon mes informations, la communauté française dispose de dispositifs résilients et multiples pour recevoir des alertes du consulat français, là aussi en temps réel. En outre, un tweet du compte twitter officiel la France en Israël a été diffusé hier soir, intimant à l'autoconfinement, puisque le ou les auteurs étaient en cavale, après les tirs.
Le sujet n'est pas qu'académique, plusieurs dizaines de Français (et de binationaux) habitent en Israël. D'autres ne font qu'y passer, mais ils sont prévenus. Le centre de crise du quai d'Orsay suit de près ce genre d'attentat, surtout quand ils se répètent.
C'est le cas aussi pour les militaires qui séjournent en Israël. Précisément, une frégate, l'Alsace, est à quai à Haïfa (au nord de Tel Aviv) depuis avant-hier, et sans doute pour plusieurs jours. C'est la quatrième escale en quelques mois (à Haïfa et Eilat).
Il est vraisemblable que les marins qui auraient pu être autorisés au quartier libre ont été prévenus des risques à terre (de tous ordres, le Français, même en civil, est une cible de toutes sortes d'attintes). La marine est traditionnellement consciente de toutes sortes de risques, et adopte des procédures de force protection et de contre-ingérence.
Localement, les autorités israéliennes ne nous ont pas caché leur préoccupation à l'approche de la fête de Peshar, en même temps que le Ramadan, cette année. Dans la vieille ville de Jérusalem, le chef de la police de la zone des lieux saints a assuré que des moyens très importants étaient mobilisés pour faire en sorte que chacun puisse prier en sécurité. Des bataillons entiers de réservistes ont été mobilisés ces derniers jours. Le gouvernement israélien redoutait manifestement des attentats multiples (voire simultanés), voire des attaques massives.
C'est ce qui pourrait expliquer que les terroristes ont cherché des cibles plus "molles" que les zones très protégées. Dans une démocratie, ces cibles molles ne manquent pas.
Ce matin, comme pour confirmer qu'ils n'entendent pas changer quoi que ce soit à leur vie malgré ce terrorisme installé dans leur vie depuis des années, des habitants de Tel Aviv pratiquaient leur footing sur le front de mer. Et un marché à ciel ouvert positionné dans le nord de la ville avait ouvert comme d'habitude. Dès 7 heures du matin, il faisait le plein de clients.
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