Dans un document interne, le CSFM, pas toujours connu pour renverser les tables," déplore une
dégradation de sa relation de travail avec la DRH-MD. Son directeur a changé : c'est un ancien conseiller social de la ministre, qui est en place depuis plusieurs mois.La dégradation des rapports avec le CSFM semble s'être accélérée depuis ce changement de titulaire, mais aussi le douloureux sujet de la NPRM. L'approche de la DRH-MD ne satisfait manifestement pas les militaires et leurs représentants.
Les APNM (qui n'ont toujours pas été reçues par la ministre) avaient alerté de longue date sur ce sujet, prêchant dans le désert. Comme elles avaient aussi dénoncé les ponctions sur le fonds de prévoyance censé prendre en compte des pertes importantes au combat. Du genre de celles qu'on connaît en... haute intensité.
Le CSFM déplore, lui, précisément, le "recours croissant" par le minarm à des procédures d'urgence, réduisant ainsi le temps disponible pour étudier les dossiers. Des media et des parlementaires de quasiment tous les bords ont pu faire la même analyse dans leur domaine de responsabilité.
Pour le seul mois de mars, les membres du CSFM ont dû se prononcer sur pas moins de huit sujets en urgence et 25 consacrés à la NPRM, pour 2023. La proximité de l'élection présidentielle y est peut-être pour quelque chose. un train de réformes important au minarm est attendu en cas de victoire de l'actuel président et chef des armées.
Le CSFM constate aussi des promesses non tenues, un désormais grand classique. Plus ennuyeux, ces promesses non tenues concernent la... NPRM, un sujet pourtant central pour les militaires. Le CSFM avait déjà, par le passé, déploré la faible visibilité des engagements opérationnels dans la communication ministérielle (ce que j'ai aussi moi-même déploré à plusieurs reprises).
Ces multiples atteintes ont fait dégaîner l'artillerie lourde : "le Conseil rappelle qu'il n'est pas une chambre d'enregistrement" (ce n'est pas François Cornut-Gentille qui parle...) et il "déplore que la DRH-MD n'a jamais saisi l'opportunité de s'appuyer sur l'expertise du Conseil, professionnalisé et disponible" pour élaborer cette fameuse NPRM. Ce manque de reconnaissance et d'interaction avec les corps constitués est aussi visible dans d'autres domaines, média et parlementaires compris.
Le député Bastien Lachaud a déploré lui aussi hier soir ce manque de concertation au minarm évoquant un "camouflet" du CSFM envoyé à l'exécutif.
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