dimanche 21 novembre 2021

RAID et GIGN mobilisés pour la Guadeloupe (actualisé-1)

Après la dégradation très rapide de la situation sécuritaire en Guadeloupe, le ministère de l'Intérieur a

décidé d'envoyer quelques dizaines d'opérateurs du GIGN et du RAID sur un préavis très court. Le GIGN déploie 2,5 fois plus de personnels.

Les personnels quittent la métropole ce jour, et arriveront sur place dans la nuit. Cette réactivité est inhérente au RAID et au GIGN, et l'armée de l'air maintient en permanence des moyens aériens à leur profit pour les projections, hexagonales ou plus lointaines.
Le système d'alerte des deux unités d'élite avait même pris de court l'armée de l'air : les opérateurs avaient commencé à rallier la base aérienne concernée cette nuit, mais l'avion étant en panne, ils ont rebroussé chemin.
Cette anecdote illustre à la fois la justesse de disposer de moyens d'astreinte réservés dans l'armée de l'air, mais aussi la fragilité actuelle des flottes de transport. Ce n'est pas la première fois que l'avion d'alerte le weekend claque. D'autant plus que le détachement a aussi été taillé pour entrer dans l'avion de transport concerné. En cas d'alerte massive, il aurait fallu plus d'avions : on ne sait pas où on les aurait trouvés.

Ce détachement mixte ira renforcer les troupes spécialisées déjà sur place en temps normal : les antennes GIGN (à 38 pour celle de Guadeloupe) et antenne RAID (une petite vingtaine).

Face aux situations du moment, on peut penser que l'envoi de personnels aussi qualifiés (et mobilisés en temps normal plutôt contre les terroristes) est largement trop dimensionné.

Néanmoins, c'est le "A" du RAID (pour assistance) et le D (pour dissuasion), le déploiement de tels opérateurs permet de laisser le niveau de violence au plus bas tout en allant procéder chirurgicalement, en voie publique ou en domiciliaire. Ces unités disposent de techniques d'interpellation, de moyens de surveillance également à un niveau supérieur.

Le fait que la place Beauvau communique sur le sujet vise aussi à occuper l'espace médiatique (on réagit en envoyant les meilleurs) voire à dissuader.

Néanmoins, cela crédibilise aussi un niveau d'échauffement aux Antilles. Pas le seul endroit qui chauffe, traditionnellement, dans l'outremer. Un échauffement des outremers, poussé par une natalité supérieure à la métropole, sans les débouchés pour occuper les mains et les esprits, risque de se développer rapidement, et d'autant plus à l'approche de la présidentielle.

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