Avant la mort de Samuel Paty, à la veille des vacances de la Toussaint, l'opération Sentinelle comptait
3000 militaires. Après sa décapitation, le niveau n'a pas évolué. Un professeur se fait décapiter dans la rue, sans effet sur l'opération qui peut contribuer en plus à la sécurité du pays, puisque la police n'a aucune marge de manoeuvre, et la gendarmerie n'a que les réserves (qui n'ont pas été sur-mobilisées suite à cette attaque).Les appels aux meurtres de Français intervenus après celui de Samuel Paty n'ont, non plus, rien changé au format de Sentinelle (pas plus que l'attaque contre l'ancien siège de Charlie Hebdo). Alors même que des incitations à l'attaque d'établissements scolaires circulaient, et c'était aussi le cas pour les lieux de cultes. Et que la France participe à deux fronts contre l'islamisme radical, au Levant, et au Sahel. Qu'en outre, c'est surtout en France que les occurrences terroristes venues de l'islamisme radical sont les plus nombreuses en Europe.
C'est seulement hier, à Nice, après plusieurs attaques dont celle intervenue dans la ville, que le président a annoncé, en personne, le relèvement du niveau du plan Vigipirate, et la mobilisation de non plus 3000 militaires, mais 7000, pour Sentinelle.
Le niveau maximal constaté jusqu'alors est de 10.000, celui connu lors des attentats de janvier 2015. A l'époque, l'ENU avait été mis à contribution et des déploiements outremer différés. L'entraînement a été sacrifié. Mais depuis, la FOT a été relevée de 11.000 militaires, c'est donc théoriquement plus facile de mobiliser qu'en 2015. A l'époque, aussi, des avions de l'armée de l'air avaient été mobilisés pour "faire monter" la BP (plus gros contributeur à l'ENU) à Paris.
Mais c'était en janvier, pas à la veille d'un départ en vacances, et maintenant en plein confinement (une bonne partie des 4000 militaires engagés en plus, comme les 3000 déjà engagés, ont des familles confinées avec un soutien de famille en moins). Des facteurs qui seraient entrés en ligne de compte cette fois-ci ?
En tout état de cause, rien ne pourra expliquer le non-relèvement après la décapitation de Samuel Paty. D'autant plus que des propositions ont été faites, par les différents niveaux de Sentinelle. En quasi-pure perte, donc.
Alors que la protection des enceintes militaires, elle, a bien subi des relèvements successifs, ces derniers mois, et encore hier. Avec application immédiate.
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