Ce jour, c'était présentation IHEDN Terre, un récurrent qui a pris cette année un relief particulier parce
qu'elle devait incarner la vision stratégique du CEMAT. Finies les évocations des opex du moment (essentiellement le combat contre du terrorisme militarisé qui n'est évidemment pas une guerre facile, mais pas la guerre probable que redoute le CEMAT), projection vers le futur et la haute intensité. Quelques blindés aux silhouettes inhabituelles et un concerto d'explosions sont venus dresser un décor radicalement différent des éditions précédentes.Le personnage central avait d'ailleurs donné le ton : le CEMAT s'est adressé, sans képi ni béret, durant plusieurs dizaines de minutes face au public, fait d'auditeurs, d'industriels (Nexter, MBDA notamment), mais aussi d'étrangers (Chinois, Américains, Belges, Britanniques, notamment). Un message clair et direct, pour une présentation sans fausse note, mais étrangement émaillée des pastilles vidéo qui à mon sens cassaient le rythme de la démonstration, comme un habillage qui rappelait un peu certaines émissions de télé-réalité.
Avec la presse durant vingt minutes, le CEMAT est revenu sur un de ses chevaux de bataille, le combat dans les champs immatériels. Manifestement, le sujet dont on parlera sur les radios demain. Et sur laquelle l'armée de terre va devoir avancer à marche forcée. Mais elle a des atouts, notamment dans ses forces spéciales.
Côté statique, là aussi, plus de richesse que d'habitude. Des Lanciers Belges (la composante terrestre était déjà présente l'an dernier), un gros volume de matériel, mais toujours peu d'hélicoptères, et pas de drones bons pour le service à se mettre sous la dent.
Il est vrai que l'armée de terre a mal à ses drones. Le 61e RA, qui annonçait à l'édition 2019 l'arrivée de son SDT (déjà alors en retard de plusieurs mois) sait qu'il va falloir patienter encore longtemps. Et cela semble être aussi le cas, malgré les annonces de l'été, du SMDR, pourtant plus petit et moins complexe. La livraison de l'engin a pris du retard, manifestement, donc, aussi de l'envoi en opex puisque comme le reconnaissait un sous-officier, un tel système passe forcément par la case régimentaire, avant de se déployer en opex. Pour voir des drones en service et qui volent, il fallait aller chez le 2e RH voisin, qui montrait ses Black Hornet 3. Un produit il est vrai acheté sur étagère.
Dans les stands qui attirent, le 1er RPIMa reste une valeur sûre, comme la Gazelle Gatling du 4e RHFS, un des atouts de la TF Sabre. Du monde aussi pour découvrir les thèmes de travail du Battle Lab, qui a pris sa vitesse de croisière, et pour mesurer les dernières innovations participatives remontées du terrain. Dans la liste à la prévert, encore les hussards du 2e RH, avec deux réalisations, mais aussi un testeur de câbles inventé par une ancienne EVAT désormais sous-officier, une balise de tracking, une gaine adaptative. Des idées, il en faudra aussi pour simplifier le fonctionnement de l'armée de terre, dont le CEMAT a manifestement fait une de ses priorités, pour dégager du temps pour l'entraînement.
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