dimanche 11 octobre 2020

Le poids des mots, le choc de la vidéo

La présentation IHEDN de l'armée de terre a envoyé du steak cette semaine, mais par delà les qualités

intrinsèques des présentateurs, quelques artifices ont aussi été utilisés, au propre comme au figuré. Un spécialiste du sujet, Lacroix, a été mobilisé pour mettre du son et des lumières sur le "champ de bataille" reconstitué de Satory. Difficile de convoquer des pétards mouillés pour signer la haute intensité, que le CEMAT avait évoqué dans sa longue allocution d'introduction.

Le spécialiste français a donc mobilisé ses ressources (et aurait-on pu penser, quelques feux d'artifices qui n'avaient pas pu se tenir ce 14 juillet, la faute au covid) pour créer une ambiance plutôt réussie. En fait, il a mobilisé des moyens qu'il... propose à l'armée de terre, pour rendre ses entraînements plus réalistes encore.

Des blindés venus du usée des blindés ont aussi soutiré quelques larmes à ceux qui, il y a quelques années, attendaient les mêmes dans la trouée de Fulda. Les descendants des uns pourraient néanmoins se retrouver face aux descendants des autres, avec l'ennemi, il ne faut jamais désespérer.

Mais pour ceux qui étaient dans la tribune officielle, comme ceux qui ont regardé la réalisation sur les réseaux sociaux (où il est encore possible de retrouver cette présentation en vidéo), ils ont eu l'impression d'être immergés dans un long tunnel d'action. Il est vrai que de très gros moyens ont été mis sur la table, avec drones et caméras, un habillage dédié façon télé-réalité, le tout relié à une régie de l'ECPAD. Des moyens déjà mobilisés par le passé pour l'armée de terre, notamment, lors du passage d'un convoi funéraire, cet été, sur le pont Alexandre III.

Certains ont eu aussi l'impression d'avoir eu affaire à d'authentiques envoyés spéciaux qui rapportaient depuis la cache du 13e RDP, le CPCO, ou faisaient encore office de monsieur loyal, et qui en fait, d'habitude, portent un uniforme dans l'armée de terre. Un spécialiste de communication opérationnelle reconnaissait il y a quelques années que le public croit moins un militaire qui parle des militaires, qu'un civil qui parle des militaires (on peut trouver cela injuste ou infondé, mais c'est souvent vrai).

Disons, une bonne répétition pour les prochaines batailles dans les champs immatériels. Pour autant, évidemment, qu'on ne croit pas qu'elles ont déjà commencé depuis un bon bout de temps.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.