samedi 12 septembre 2020

Quand l'AI rend beau

L'armée de terre met de l'intelligence artificielle pour mieux recruter, et s'adapter, de fait, aux jeunes. Il

lui en faut bien plus que 16000 (le nombre de postes dont elle a besoin chaque année) car après l'évaporation (le faible nombre de contacts internet qui poussent la porte du cirfa et mènent leur sélection à bout), on trouve l'attrition, ceux qui vont quitter l'armée de terre après seulement quelques mois.

Un phénomène qui touche les trois catégories de personnel militaire.

L'intelligence artificielle est donc convoquée pour rationaliser les processus de recrutements, mais aussi, adapter les messages, et les endroits où ils sont affichés, postés, diffusés. 80 clips différents, très courts, seront diffusés sous trois ans. 20 ont déjà été tournés et seront visibles dès demain sur internet et certaines chaînes de télé. 

Face à des campagnes précédentes qui cherchaient à convaincre en faisant appel à des valeurs, ou des stimulis visuels, mais sans immerger réellement le candidat dans sa vie future, la nouvelle campagne est plus immersive, et axée sur l'illustration d'un mot-clé. Chaque séquence de quelques secondes se conclut sur un plan illustré par la charte graphique du minarm, qui a donc sa seconde de réclame au passage.

Le CEMAT a aussi besoin de personnel plus robuste, physiquement et moralement, pour répondre aux engagements décrits dans sa vision stratégique. Il a redit ce matin ce qu'il disait déjà avant : les femmes (comme les hommes) doivent "oser" venir découvrir qu'ils sont faits dans l'armée de terre. Souvent, des candidats ne vont même pas pousser la porte d'un CIRFA, ou ne savent même pas qu'ils pourraient en être. A contrario, des candidats arrivent sans s'être documentés sur les ressources nécessaires -physiques comme morales et intellectuelles- que recherche l'armée de terre.

Bref, comme c'est le cas sur des sites de rencontres entre les individus, l'IA pourrait contribuer à déclencher et alimenter des vocations. Car elle permet aussi de bombarder un candidat qui a déclaré préalablement s'intéresser à l'aviation d'images de drones, d'hélicoptères, bref, de quoi conforter encore sa vocation (et l'amener au CIRFA, où il est définitivement harponné), car sur certains domaines, il y a une vraie concurrence entre les armées : la fonction prodef, les forces spéciales, les hélicoptères, tous les candidats n'ont pas toujours une vision claire de l'armée dans laquelle ils souhaitent exercer (un sentiment régulièrement mesuré par les questionnements dont le Mamouth est l'objet), mais aussi les très précieux mécanos.

Au final, cette campagne est jugée sincère sur ce qu'est l'armée de terre, sans fards en quelque sorte. Le CEMAT l'a redit, mentir, "dans le recrutement, comme dans les relations avec la presse", se paie toujours comptant et s'avère contre-productif.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.