Le sous-marin La Perle, un des cinq SNA Français connaît un incendie depuis 10h35. La prémar n'a
communiqué qu'à 13h25 par un texte diffusé par mail, évoquant l'incendie dans un des bassins d'entretien de Toulon. L'ampleur du sinistre a obligé à faire appel aux marins pompiers de la base, et même aux pompiers du Var. Leurs effectifs et les moyens déployés ne sont pas connus. A ce stade, il n'y a pas d'évocation d'une évacuation de la zone. La base navale est au coeur de la ville.
La prémar assure qu'à part les marins-pompiers, il n'y a plus personne à bord, et personne n'a été blessé, équipage ou personnels des prestataires de maintenance, principalement de Naval Group.
Ces derniers assurent le 19e et dernier chantier d'IPER (interruption programmée pour entretien et réparation) sur un SNA Français (1). Et celui-ci va de Charybde en Sylla, car le chantier avait déjà été interrompu pour cause de covid-19, comme celui du Rubis.
Les syndicats avaient en effet demandé l'arrêt du travail, faute de mesures et moyen de protection suffisante chez l'industriel.
Cette longue interruption, déplorée par le minarm, venait de s'interrompre que ce nouveau coup du sort intervient.
L'incendie est le cauchemar du marin en mer, mais c'est tout aussi grave à terre.
En outre, la marine est particulièrement touchée par les retards de la génération Suffren. Cette dernière promet beaucoup, mais l'accumulation des retards techniques a obligé à tenter de prolonger du mieux possible l'ancienne génération. Les rares fuites de la sous-marinade, monde du silence dans celui de la discrétion, laissent néanmoins apparaître de graves problèmes de fiabilité, obligeant régulièrement à adapter les opérations, comme on le dit pudiquement.
Avec un SNA de plus qui va rester plus longtemps que prévu en chantier, la marine va donc devoir adapter encore ses déploiements.
Or la dissuasion est croqueuse de moyens, comme la sortie annoncée du Charles-de-Gaulle à l'automne (dans un contexte de prise d'alerte). Et il va de soi que le Suffren ne va pas être capable de mener des opérations très rapidement. Ceci, alors même que la tenue des livraisons des successeurs du Suffren sera évidemment difficile, ne serait-ce déjà que du fait de l'impact du covid-19.
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(1) ce qui explique l'absence des munitions et combustible nucléaire.
Actualisé à 14h30 : à Paris, le capitaine de vaisseau Eric Lavault, porte-parole de la marine évoque un incendie "assez sérieux" et "à caractère industriel. Il n' y a rien (de très dangereux, NDLR) à bord, probablement des produits chimiques industriels mais pas de substances nucléaires, pas de munitions, pas de carburant, pas de personnel, pas de blessés. Le bateau est en arrêt technique sous supervision de Naval Group".
Le porte-parole estime que le chantier sera long à terminer, une fois l'incendie éteint.
Selon cette même source qui rappelle que le site appartient à Naval Group, un "bon de feu" avait été émis dans le cadre du chantier. A ce stade, il n'est pas possible de savoir si le travail a été effectué, et s'il a pu déclencher l'incendie.
Face à l'ampleur du sinistre, un renfort du BMPM a été demandé à Marseille. Les pompiers (civils) du Var renforcent déjà leur collègues militaires.
Actualisé 16h30 : la minarm fait savoir par son cabinet qu'elle suit la gestion de l'incendie depuis Paris et qu'elle se rendra sur place dès que les conditions le permettront. On apprend par ailleurs que le chantier avait commencé le 13 janvier et devait s'achever à l'origine en février 2021. Selon la nature des dégâts, le chantier ne sera tout simplement peut-être pas poursuivi.