jeudi 11 juin 2020

Les premières images de la neutralisation du chef d'AQMI

L'EMA a diffusé ce soir une série de photos venant illustrer un briefing ce matin sur la neutralisation
du chef d'AQMI. Les lecteurs de ce blog n'auront pas appris sur le factuel, néanmoins, ce type de photos est, en France en tout cas, assez rare pour valoir le détour, soit sur mon twitter ou ci-dessous.
Toutes ces images sont issues de moyens ISR en l'air, donc ont dû être préalablement déclassifiées par l'EMA, ou ont été prises au sol. Selon l'EMA, elles ont donc été prises dans et au-dessus d'un petit carré de désert à quelques milliers de mètres seulement de la frontière algérienne.
Vue de l'amas rocheux auprès duquel le pickup des GAT s'est arrêté. Le pickup donne la mesure de l'environnement.
Le même véhicule, vu d'une altitude plus basse dans la thermie du Tigre de l'EOS6 du 4e RHFS.
Un des opérateurs survolé par une Gazelle de l'EOS2 du 4e RHFS. Ils n'étaient qu'une "quinzaine" au sol d'après l'EMA, issus de deux des trois composantes. Sur la durée de l'opération, les trois composantes du COS, au sol et/ou en l'air, mais aussi des capacités conventionnelles de l'armée de l'air, dont ses drones (peut-être sur plusieurs jours), ont été utilisées. Le niveau d'intégration capacitaire (inter-services, inter-alliée) donne la mesure du niveau de maturité atteint par le COS dans ce type d'opération, et qui ne laisse aucune chance à l'adversaire.
Image dégradée et dézoomée qui, selon l'EMA, permet de visualiser la fuite de GAT. Si vous y retrouvez vos petits, vous pouvez postuler pour un équipe de drone (ou d'ALSR).
Le pickup qui transportait les cinq GAT. La transmission de ces images rares, ce soir, vient en appui du briefing de ce matin, et vient alimenter le récit (pour l'instant très partiel) de l'opération. Ce, avant des sommets internationaux, militaires et diplomatiques, mais également des changements de personnes aux leviers de commandes.
Ces images tronçonnées livrent une infime portion de ce qu'est la guerre au terrorisme au Sahel, qui emploie environ 5500 militaires, hommes et femmes, conventionnels, spéciaux et du renseignement extérieur.
Même si elle ne figure évidemment pas sur ces photos, la DGSE a clairement et comme souvent participé à la manoeuvre générale.
Quatre posts précédents (ici, puis , encore et enfin ici) décrivent la réalité des événements, comme ils se sont déroulés, même si d'importantes phases d'ombres -et les photos soigneusement choisies et diffusées ce soir- ne contribuent pas à les dissiper.
Ces images rappellent que comme les gouvernants, les gouvernés et les média, les chefs tactiques, opératifs et stratégiques sont de grands consommateurs d'images.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.