Aucun salarié de Naval Group et/ou de ses sous-traitants, aucun marin, aucun pompier n'a été blessé
par l'incendie de la Perle. Mais c'est sans doute la rare nouvelle positive de ce fait divers. Le sous-marin, qui a brûlé jusqu'à 00h30 (soit 14 heures de combustion...) est très endommagé. La marine estime ne pas avoir de certitudes sur la coque avant sans doute "plusieurs semaines".
Et évidemment, c'est sans compter les dégâts sur les équipements à bord. Des planchers en bois remplaçant les planchers métalliques ont brûlé, comme sans doute les câbles, et évidemment, de précieux équipements électroniques ont souffert. Toute la partie avant, kiosque compris, ont été concernés par l'incendie. L'arrière a seulement connu des circulations de fumées chaudes. La chaudière est intacte selon l'EMM. On ne sait pas si le système d'extinction incendie interne a fonctionné ou pas, ni même s'il est fonctionnel durant les phases d'entretien à terre.
Un SNA est un montre suisse, et la moindre pièce à changer à bord est au tarif et au temps de fabrication d'une montre suisse. Les dégâts sont donc importants : la facture sera-t-elle connue ?
La plus importante serait évidemment une perte totale du SNA car le jeu (de la réparation) n'eu vaudrait pas la chandelle.
Dernier de la série de 6 SNA, la Perle devait durer jusqu'en fin de décennie.
Une des données de la très fragile équation des SNA de la marine, entre une génération Suffren qui arrive très en retard. De nouveaux glissements peuvent encore intervenir sur les sous-marins suivant la tête de série. Le tout premier a déjà du retard sur les dates retenues d'entrée en service (cet été).
Il ne reste plus que cinq des six SNA de la génération Rubis. La Perle était hors service pour 13 mois à l'origine pour le 19e et dernier arrêt technique majeur. Auquel il faut donc ajouter les deux mois perdus pendant le covid-19, et les conséquences du feu. Un autre SNA (Le Rubis) est en arrêt technique. Il n'en reste plus que trois dans le cycle opérationnel.
La marine va donc logiquement générer moins de jours de mer en SNA. Deux équipages de La Perle resteront plus longtemps à terre.
Et les dégâts pour l'industrie sous-marinière sont aussi importants. Le genre d'arguments que la concurrence aime bien exploiter et comme la France a marqué quelques points dans ce domaine, le bashing devrait rapidement commencer. Il suffira de lire la presse dans les pays où Paris a vendu des sous-marins (Australie, Inde) et là où il entend encore en placer (Inde, Philippines, Pays-Bas, etc).
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