lundi 7 octobre 2019

SCAF (et Euromale) : des temporisations qui inquiètent

C'est l'union sacrée -dans un texte- des contraires, pour faire avancer la notification d'un contrat de
démonstrateur pour le SCAF.
Avec un langage empreinte de diplomatie, les deux patrons de Dassault Aviation (Eric Trappier) et d'Airbus Defense and Space (Dirk Hoke) rappellent les états SCAF -France, Allemagne, Espagne- à leurs obligations, bientôt quatre mois après la séance photo symbolique du Bourget.
Déjà à l'époque, les deux industriels prévenaient de l'opportunité de battre le fer tant qu'il est chaud. La politique des démonstrateurs est un des cheveux de bataille d'Eric Trappier. Lors des dernières UED, il avait remis le couvert, évoquant aussi -comme lors des résultats semestriels, interrogé par ce blog- le temps mis pour avancer sur l'Euromale. On a rarement vu des industriels interpeller ainsi des états -par ailleurs leurs actionnaires et principaux clients-, ce qui illustre sans aucun doute le niveau d'impatience des deux groupes.
Un dictionnaire de synonymes a dû être exploité pour faire passer le message sans se répéter d'un paragraphe à l'autre : en tout état de cause, les états sont un peu pris les pieds dans le tapis, oubliant comment déjà, sur l'actuelle génération de chasseurs, le temps avait été long.
On peut le rappeler, pour le Rafale : premier vol du démonstrateur en 1986, lancement du programme en 1988, livraison des prototypes en 1991, mise en service opérationnelle en 2004 dans la marine (standard F1) et deux ans plus tard dans l'armée de l'air (standard F2). Appliqué au SCAF, fait d'un NGF qui sera bien plus lourd que le Rafale, de liaisons et d'effecteurs, on voit qu'on n'est pas forcément en avance pour être au rendez-vous de 2038.
Sans doute pour ne pas charger la barque, et qu'il serait dangereux de lier les deux dossiers -l'Euromale semble bien mal parti-, les deux industriels pourtant associés dans l'Euromale n'en font pas état, dans leur plaidoyer. Il faudrait, là aussi, assez rapidement passer au concret : reconnaître l'échec de l'évolution du projet, par rapport à ce qu'il était au départ.

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