L’Atlas a commencé les relèves de personnels en BSS. Déjà il apportait du fret, des hélicoptères, et
quelques isolés. Il avait aussi effectué en une semaine la bascule des VAB du fuseau est vers le fuseau ouest.
Maintenant ce sont des passagers, des "pax" dans le jargon, qui partent de la base aérienne 123 d’Orléans pour Gao ou Niamey.
Cela simplifie les choses pour une partie d’entre eux. Ce matin, dans l'avion mis en vol par un équipage du CIET, du 1/61 Touraine et le CEAM, il y avait de tout : commandos, alatmen, équipe médicales, et personnel de l’armée de l’air : équipages de Transall, de Mirage 2000, personnel d'escale… et une convoyeuse de l’air.
Cet afflux de personnel augmente la charge de travail pour la base aérienne 123, qui a beaucoup plus de travail de chargement de bagages (deux palettes pour nos 87 pax du jour).
Un bâtiment flambant neuf, faite d’algéco assemblés, sert de poste de douane et de police aux frontières. Pas de douaniers, évidemment, mais des gendarmes de l’air.
Dans l’avion, ce n’est pas comme dans les « avions blancs », les Airbus A310 et A1340 de l’escadron de transport Estérel qu’empruntent en général ces militaires partant ou revenant d'opex. Pas de film, pas de service à la place. Et un aménagement plus spartiate. La moitié avant de la soute aligne quatre lignes de sièges. Ceux-là sont gâtés, et peuvent allonger leurs pieds. Les autres doivent cohabiter avec le fret.
Les sièges sont différents de ceux du Transall et du Hercules. Assez rapidement, ceux qui cherchent le sommeil le trouvent. Ceux qui cherchent les toilettes ont été prévenus avant le décollage, avec piqûre de rappel en vol. L’homme de l’escale a placé les féminines du vol à l’avant droit de l’appareil, là où sont les toilettes fermées. Qui serviront aussi aux hommes devant opérer assis. Mais un aviateur de l’équipage prévient : « elles sont vite remplies ». Pas de largage de ce "fret" en vol, il faut donc, pour les hommes, aller procéder sur la rampe (fermée), où se trouvent deux pissotières. Avec hublot pour admirer le paysage. Rarissime.
Le trajet sera à peine plus long qu’en avion blanc. Avantage, l’appareil peut amener directement ses passagers à Gao, là où ne posent pas les Airbus d’origine civile. La base du centre-Mali peut potentiellement être sous le feu, et comme pour le confirmer, l’équipage arrive sur la zone sous gilet pare-balles, en réalisant un atterrissage dit de "zones de menaces" (le décollage suit les mêmes règles).
Sur cette ligne, plusieurs points peuvent être desservis : Niamey, Gao, N’Djamena. Mais aussi, désormais, la piste sommaire de Madama, recréée au beau milieu du désert par le 25e régiment du génie de l’air.
Sur cette ligne, un seul Atlas remplace théoriquement quatre Transall ou deux Hercules. Mais du fait des conditions de température régnant en Afrique, c’est en fait l’équivalent de huit Transall (20 tonnes) qui sera transporté de point à point. Un vrai point difficile à oublier, malgré la lente maturation de l'Atlas.
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