mardi 3 novembre 2015

Des prévôts aux OPJ des opex

Pas toujours bien comprise par les militaires déployés en opex, la présence de prévôts permet aussi à
ces OPJ des opex -qui sont aussi de facto des techniciens d'identification criminelle ou TIC- de mieux faire saisir à la justice les conditions de faits divers, et, au final, de dédouaner des militaires français. Plusieurs exemples viennent d'être livrés par le procureur du TGI de Paris, François Molins, et le patron des prévôts, le colonel Eric Gosset, qui a succédé cet été au colonel Olivier Kim (parti commandé la région de gendarmerie Bourgogne). Ce dernier avait mené la professionnalisation de cette fonction.

L'apport des enquêteurs de la gendarmerie fut déterminant lors d'une ouverture du feu à l'entrée du camp de M'Poko, en mars 2013. Deux ressortissants indien et népalais furent tués, tandis que 13 autres étaient grièvement blessés. La moitié étaient des nationaux de deux pays précédents, auxquels s'étaient mêlés des miliciens.
L'enquête réalisée par les prévôts, appuyés par des experts venus de Paris, dont un balisticien, ont permis de dénouer une situation humaine -et diplomatique complexe-.
Ces mêmes prévôts sont intervenus également au Cameroun, lors de l'enlèvement de la famille Moulin-Fournier, en 2013, ou encore, suite au crash d'un avion d'Air Algérie au Sahel ou encore après le meurtre de deux personnels de la radio RFI à Kidal, il y a deux ans. 
Le pré-positionnement de ces personnels dans pas moins de sept détachements en Afrique est évidemment un atout. La très faible sécurité qui y règne permet à ces spécialistes de pouvoir, en réactif, réaliser les premières constatations qui ne seraient pas réalisables dans d'aussi bonnes conditions, s'il fallait attendre un déplacement d'équipes venues de Paris.
Evoqué lundi, le besoin d'effectuer les meilleures constations au plus vite peut parfois être assuré par les forces déployées, même si elles ne sont ni formées et équipées pour jouer les "Experts". Néanmoins les réflexes peuvent jouer, et à cet égard, la justice semble se féliciter des réflexes que les militaires primo-intervenants ont eu lors qu'ils étaient arrivés sur la scène de crime des deux journalistes de RFI.