dimanche 15 novembre 2015

Mirage et Rafale sur Raqqa (video)

A la veille d'un rendez-vous avec les parlementaires français, c'est le message de François Hollande
à EI: dix chasseurs français, vraisemblablement partis de Jordanie et des EAU (sur les douze qui y sont basés) ont largué une vingtaine de bombes, soit au moins 2,5 tonnes (ca peut être plus avec des GBU-24 de 1000 kg qualifiées sur tous les avions) à Raqqa. Deux objectifs ont été frappés, selon Paris, à 19h50 et 20h25 : un site multifonctions (PC, centre de recrutement, dépôt de munition) et un camp d'entraînement.

Deux avions français accompagnaient les chasseurs : sans doute un tanker du Bretagne, et un ATL2 de la marine, quoiqu'il reste une troisième possibilité.
Paris évoque une coordination avec les Américains. En fait, c'est beaucoup plus : l'US Air Force a fourni des tankers, et un ou plusieurs drones, ce qui atteste de cibles en zone urbaine, avec forts risque de dommages collatéraux.
L'autonomie d'action française n'est donc que partielle.
C'est donc la cinquième frappe en Syrie qui aura été massive, après la mort de 120 Français (et quelques étrangers) à Paris, vendredi soir. Paris évoque, ce soir, le plein succès de ses 20 bombes.
Ce n'est pas en 24h qu'on trouve une telle cible, donc elles figuraient déjà sur un plan de ciblage ce qu'on reconnaît à demi-mot à Paris. Les attaques de vendredi, et la revendication d'aujourd'hui ont lancé le compte à rebours.
Le chef d'état-major des armées était ce soir au CPCO pour piloter l'opération de rétorsion.
Ce premier message ne sera néanmoins crédible que sur la durée, et, évidemment, sur les dégâts réels qu'ils auront occasionnés.
Il demandera donc des réapprovisionnements en bombes, mais aussi plus de kits de guidage, de pods de ciblage, surtout si cela dure (et cela durera). Les premiers vols de ravitaillements ont d'ailleurs peut-être commencé.
L'armée de l'air a largué plus de 100 tonnes de bombes depuis le début de l'année (essentiellement en Irak), ce qui fait donc une moyenne plutôt haute pour le raid d'aujourd'hui.
C'est aussi à cette échelle que sera appréciée le bilan du porte-avions, qui n'est pas donc qu'un outil politique, mais aussi et avant tout, un outil militaire. Réponse dans peu de temps.

Un Rafale, basé aux EAU, au départ du raid vers Raqqa. Photo EMA