La France a toujours du mal à dominer ses
MALE. Après un Harfang qui aura pris cinq ans à naître, un Reaper qui a du... mal à avoir suffisamment d'équipages, voilà que leur successeur, l'Euromale est dans une mauvaise passe alors qu'il n'est toujours pas lancé. La ministre elle-même n'a pas hésité à dégaîner l'argument-masse : trop cher.
C'est que la France a accepté un peu vite les deux moteurs (au lieu d'un) imposé par l'Allemagne. Résultat, l'engin est cher, beaucoup trop cher. Le coût unitaire d'un drone tutoie désormais le prix d'un avion d'affaires. C'est beaucoup pour un drone qui peut être abattu d'un simple coup de canon, ou par un missile nettement moins cher. On est très loin des drones consommable que le général Jean Rannou demandait aux industriels, au lendemain du Kosovo, en 2000.
Officiellement, rien d'encore trop grave. La DGA tente de rassurer sur une issue pour la fin de l'année, reprenant à son compte l'overcost de la ministre.
Mais voilà aussi qu'un document (public) de l'armée de l'air évoque lui désormais la date de 2027 pour la livraison, alors que c'est bien pour une livraison en 2025 que l'Euromale a été acquis.
Tout le monde, en interne, sait que le programme prend du retard, et que cette date est la plus vraisemblable pour une livraison. Mais personne ne s'était encore hasardé à l'écrire, dans l'euphorie franco-allemande du moment.
Et encore, 2027, c'est bien pour la livraison d'un engin, qui ne sera sans doute pas opérationnel tout de suite, car lui, contrairement au Reaper, sera entièrement nouveau (1).
Ceci, évidemment, si le gros désaccord du moment passe. Sinon, il restera toujours possible d'acheter le successeur américain du Reaper. Ils sera plus endurant que le Reaper. Et que l'Euromale.
(1) dans des délais absolument record, l'escadron de drones 1/33 Belfort avait pris en compte son matériel quelques mois, profitant de l'existence de Reaper déjà largement éprouvés par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Italie.