Pour fidéliser et attirer, le minarm décroche l'arme absolue : les euros. Depuis le 20 mai 2019, et dans
la plus grande discrétion, le minarm a lancé une politique de primes pour attirer des profils bien précis, des sommes qui s'ajoutent à de déjà très coûteuses campagnes de pub. Difficile à comprendre qu'il faille en arriver là, et pourtant.
Certains postes d'officiers sous contrat sont ainsi proposés par l'armée de l'air, qui a longtemps surfé sur une image de modernité et d'aventure, avec des primes de 5000 ou 10.000 euros.
La prime de lien de service (PLS), pour retenir ceux qui voudraient aller voir ailleurs, peut aller, elle, de... 900 à 25.000 EUR selon les postes concernés dans les trois armées. Ce qui, rapporté aux fortes variations de salaires entre privé et public n'est pas forcément suffisant, dans tous les cas, note le sénateur d'Ille-et-Vilaine Dominique de Legge. Qui y voit aussi un risque : créer des armées à deux vitesses, où à poste égal, certains auront eu des primes pour rester, ou entrer, et pas les autres, selon le moment concerné.
Pour le parlementaire, si cette voie doit être consolidée en valeur et en justesse, elle doit aussi s'accompagner d'autres pistes : améliorer les conditions et le choix de logements, notamment en région parisienne, qui devient rédhibitoire pour les familles (1), mieux anticiper les mutations, et en limiter le nombre dans la carrière, certaines mutations n'ayant pas vraiment de sens. Si ce n'est, apparemment, de permettre aux déménageurs de continuer sur une populations captive.
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(1) l'élu contestait hier la vente du Val-de-Grâce et d'autres enceintes parisiennes alors que le minarm peine déjà à loger ses propres ressortissants, familles et Sentinelle, dans Paris intra-muros. On a appris aujourd'hui que l'ilôt Saint-Germain serait vendu à un propriétaire du Qatar.