Ils n'étaient pourtant déjà pas désoeuvrés, les militaires de Barkhane viennent pourtant de récupérer
une nouvelle mission : porter assistance au régime centrafricain, en cas de besoin, une fois que Sangaris aurai plié bagage. Jean-Yves Le Drian a confirmé, aujourd'hui, que ce départ interviendrait en 2016, ce que le chef de l'état avait déjà évoqué dans ses voeux (et qu'on savait déjà par ailleurs).
Le ministre a redit que la force quitterait le pays cette année, il ne subsistera que les éléments de formation de l'armée centrafricaine.
Le dispositif Boali -250 hommes- qui existait avant Sangaris n'a pas été explicitement évoqué dans son discours à la force. Dans sa harangue, le ministre a expliqué que le nouveau président élu pourrait bénéficier, en cas de besoin, de la proximité de Barkhane, mais aussi des forces prépositionnées (Côte d'Ivoire et Djibouti) et évidemment, de l'échelon national d'urgence, dont le pays a... déjà bénéficié plusieurs fois.
L'option de Barkhane comme QRF n'est pas une totale surprise car la RCA est loin d'être totalement stabilisé, et Barkhane a déjà prêté main forte à Sangaris, dans les faits : avions de transport (Sangaris n'en avait pas en propre), chasseurs (les Rafale de N'Djamena travaillaient alors pour trois théâtres différents), hélicoptères (Sangaris en avait peu), mais aussi forces spéciales. Ces dernières s'étaient installées dans le nord du pays, au début de Sangaris, consommant des ressources déjà comptées pour le Sahel et le Levant.
Même si personne n'en conteste la nécessité humaintaire, le papillon éphémère/Sangaris aura contribué à deshabiller prématurément Serval. Les effectifs ainsi détournés (plus de 2500 militaires au plus fort de Sangaris) auront ainsi laissé des vides, au Sahel.
Au final, les moyens épargnés par Sangaris, cette année, auront un effet direct. Le volume d'hélicoptères sera ainsi en partie consacré à renforcer Barkhane, qui a toujours, dans ce domaine, toujours autant de mal à joindre les deux bouts.
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Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).
