jeudi 31 mars 2016

Il avait pas trop l'air de faire beau à Montluçon...

Résultat, le ministre de la défense a dû temporairement renoncer, aujourd'hui, à découvrir l'outil
industriel de Sagem à Montluçon (1). Partie remise, normalement, de quelques jours.
Sagem avait pourtant mis les petits plats dans les grands pour faire découvrir à Jean-Yves Le Drian et au DGA sa chaîne de fabrication d'AASM, sauvée par l'export... et Daech (2), sa future chaîne Patroller (qui reste à inaugurer, à... créer, et le contrat, à signer) et ses activités dans la navigation. Une quinzaine de journalistes parisiens, avides d'infos, avaient même franchi le périphérique pour aller au contact de l'économie réelle et découvrir cette fameuse usine, dont on leur parle depuis des années.
Ce petit report de quelques heures de la signature du contrat Patroller donnera-t-il encore quelque espoir de rabibocher un célèbre fabricant de radars (Thales) avec l'attributaire du contrat SDT (Sagem) ? Pas sûr, Thales est engoncé dans sa défaite, dure à avaler, pourtant son excellent radar conçu à Pessac (chez Alain Rousset) pourrait ainsi trouver, sur le Patroller, un débouché d'au moins 14 pièces, sans compter les spares et l'export. L'export est un des grands espoirs de Sagem, qui a vendu 150 exemplaires de son Sperwer, nettement plus limité. On n'imagine pas faire moins avec un produit bien plus complet, notamment doté d'un oeil d'aigle co-développé par Sagem et.. Thales.
Sagem, pour l'instant, reste impérieux dans la victoire, et conserve son radar de sa proposition d'origine (provenant de l'Italien Selex).
Et si on mettait un peu de patriotisme dans tout cela, pour offrir la meilleure solution aux soldats français ?


(1) Le Casa du Vercors s'y est repris à trois fois, mais comme les minimas de visibilité étaient minimes, l'équipage a fait valoir la sécurité des vols, et tout le monde est reparti pour Paris.
(2) la loi de programmation militaire avait quelque peu malmené les programmes Sagem, notamment le Félin et l'AASM, avec des cibles revues drastiquement pour ce dernier. Si Daech ne pouvait pas grand'chose pour le Félin (si, il faut alléger encore), l'armée terroriste a redonné de la valeur à l'AASM, un produit certes plus cher, mais français, ce qui, par les temps qui courent, peut permettre de passer la bosse de consommation de l'Arabie Saoudite en kits de guidage américains.

Mes tweets d'actu sur @Defense137. 
Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata (Editions JPO).