Le dernier carré des 177 de Kieffer vient de perdre l'un des siens : Louis Bégot, grand blessé de
guerre a perdu la vie, hier, dans sa 94e année. Il avait été très gravement touché quelques heures après avoir débarqué, le 6 juin, à Colleville-Montgomery.
Ce Vannetais né en 1921 était un Français Libre de la première heure, comme Léon Gautier (un des derniers survivants), engagé en septembre 1940. Le jeune morbihannais avait préféré rejoindre Londres plutôt que de rester sur son croiseur, le Dugay-Trouin, en rade d'Alexandrie, facétie qui lui avait valu une condamnation à 10 ans de détention, après une décision du tribunal militaire de Toulon. Arrivé en Grande-Bretagne en 1941, il avait d'abord servi sur un contre-torpilleur, le Léopard, avant de rejoindre la 1ère compagnie de fusiliers marins en décembre 1942, alors logée au sein du 10 Cdo (regroupant des Britanniques et tous les non-anglo-saxons).
Il avait intégré la Troop 1 du 1er BFMC de Philippe Kieffer. Il est poycriblé au visage par des éclats d'obus, dans les combats d'Amfreville, dans l'attaque allemande du 10 juin 1944. C'est son chef, Francis Vourc'h qui le transporte, dans une... brouette, jusqu'à ce qui tient lieu d'infirmerie de campagne.
Il sera hospitalisé pendant deux ans, et subira 32 opérations.
Juge suppléant au tribunal des pensions de Lorient, après-guerre, il s'était retiré dans le Morbihan, la terre qui l'avait vu naître.
Il avait reçu sa Légion d'honneur en 1984, 60 ans après son retour en France, et avait été fait commandeur, en 2014. Il est mort hier -et sera inhumé vendredi- à quelques kilomètres de la base où les commandos marine entretiennent la flamme, 74 ans après les premières opérations de ces vétérans.
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Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).