jeudi 10 mars 2016

Sept en huit mois

C'est, avec la faible disponibilité des moyens aériens (1), le chiffre le plus préoccupant avec lequel
l'EMA doit compter dans la zone Barkhane : sept véhicules ont sauté sur une mine (ou un IED) ces huit derniers mois. On se souvient que l'une d'entre elles avaient blessé grièvement deux commandos parachutistes de l'air du CPA10, tuant un troisième, le sergent-chef Alexis Guarato. Le VPS de ce trinôme ne les avait pas suffisamment protégé.
Les autres explosions ont concerné des véhicules logistiques (PPT, PVP), des véhicules de combat (VAB et au moins deux VPS) et même, on l'a vu récemment, un 4x4 banalisé dont les occupants ont été miraculeusement préservés.
Cette situation très préoccupante aurait pu être aggravée, encore, par une attaque complexe, à base de trois véhicules kamikazes, à Kidal, fin août. Attaque qui finalement a vraisemblablement été reportée sur d'autres moins protégés.

Comme il n'y a pas de point presse aujourd'hui à Paris, il n'est pas possible d'en savoir plus.
Mais des responsables conviennent, officiellement ou pas que le coût matériel de Barkhane devient difficilement supportable. Il a fallu faire venir les hélicoptères de Madama (sauf la Gazelle évidemment) et de France pour pouvoir monter l'opération Ossau (commencée fin février) et cette opération s'est déroulée dans un contexte hors normes de pannes de toutes sortes.
Dans le contexte actuel, le combat technique contre le désert est d'ores et déjà perdu, comme l'atteste le choix d'implanter trois LRU dans le nord-Mali. Si l'hélicoptère ne peut plus aller aux GAD, restera la roquette, pourvu qu'il reste évidemment quelqu'un pour lui dire où aller...

(1) la Gazelle accidentée à Madama il y a quelques semaines semble définitivement perdue, la poutre arière s'était désolidarisée de la cabine.

Mes tweets d'actu sur @Defense137. 
Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata (Editions JPO).