Elle a enflammé les rédactions parisiennes aujourd'hui, mais la révélation de la présence d'un
sous-marin russe dans le golfe de Gascogne, en janvier, ne surprend pas. Ce n'est pas une première : en qualité et en quantité, la marine de Vladimir Poutine montre qu'elle existe, en face de nos côtes. Rien de surprenant, d'autant plus que de nos côtes sortent des SNLE français qui participent à la posture de dissuasion. Et que les occidentaux font aussi du mouillage dynamique devant les ports russes (c'est comme pour les écoutes, tout le monde le fait...) : pas de surprise que les russes le fassent aussi sauf à être très naïf.
Ce volontarisme russe rend d'autant plus nécessaire l'électrochoc sur la flotte d'ATL-2, demandé il y a plus d'un an par le CEMM, et entretenu par le rapporteur marine du budget de la défense à l'assemblée nationale, Gwendal Rouillard. L'élu doit se rendre dans quelques semaines à l'AIA de Cuers, où est réalisée la maintenance de ces appareils. Des alternatives ont été évoquées pour sortir de l'impasse qui limitait à 25% la disponibilité il y a quelques mois, ce qui ne semble pas avoir beaucoup changé.
L'ATL-2 n'est qu'un moyen ISR de Barkhane, Chammal ou des opérations en Libye, mais aussi un traqueur de sous-marins en tous genres et de toutes couleurs.
La difficulté, c'est que les équipages basculent en permanence entre les deux métiers, qui ne sont pas les mêmes, l'aéroterrestre asséchant la traque ASM. ALAVIA doit donc régulièrement rehumidifier ses équipages de Patmar séchés à Barkhane et Chammal, c'est le prix de l'excellence, et comme dans bien des domaines, les Français sont dans le haut du bachi.
Ce volontarisme russe explique aussi la gestion très dynamique de la flotte d'ATL-2 en opérations, qui a plusieurs fois été détaillée par ce blog : enlever des avions à Barkhane et Chammal pour aller aider les Britanniques à Faslane, etc.
Rappelons que ce que font les russes sous l'eau, ils le font aussi dans le ciel, ce qui n'a pas échappé aux lecteurs de ce blog, comme le rappelle ce post.