Comme je l’avais anticipé dès jeudi dernier, les BPC russes sont revenus sur le devant de la scène, avec la
destruction du vol MH17. Ce jour, Britanniques et Américains sont montés au front en même temps, estimant que la France ne devait pas livrer les deux BPC à la Russie. David Cameron et Barack Obama sont sur la même ligne et n’ont usé d’aucune métaphore : la France ne doit pas livrer ces navires comme prévu. Y compris pour le premier d’entre eux, comme c’est prévu en octobre. Un front du refus pourrait d'ailleurs dépasser ces deux seuls pays, du fait de l'émotion suscité par la destruction de l'avion civil, de la morgue des Ukrainiens pro-russes, et des maladresses des Russes.
Le chef de l’état, François Hollande, a dû lui aussi sortir de son silence pour répondre, estimant que le deuxième navire ne serait pas livré comme prévu si la Russie ne montrait pas de meilleures intentions sur le dossier ukrainien. Mais le premier sera livré comme prévu en octobre, a-t-il assuré, ce qui rend cette réaction assez peu lisible. En outre, la formation des marins russes, en cours à Saint-Nazaire, se poursuit comme prévu.
On ne comprend pas cette posture, puisque c’est l’Etat qui encadre totalement le commerce des armes. En fait, à part un contrat (qui se dénonce) et des arhes versées, rien n’oblige la France à livrer à la Russie. Elle l’a déjà fait avec des clients, le cas le plus emblématique étant celui des 50 Mirage 5 promis à Israël et qui furent en service dans l’armée de l’air jusqu’au début des années 90. Ou encore, les vedettes Combattante qui furent récupérées par un coup de main des clients.
Comme pour ajouter à ce dossier déjà complexe, la Malaisie, pays d'origine du MH17, est aussi un assez bon clients de la France. Qui comprendrait donc sans doute assez mal qu'un de ses fournisseurs aille équiper un des soutiens du coupable probable de la destruction du vol MH17.