jeudi 29 août 2013

La route de Damas (suite)

Selon mon confrère Jean Guisnel, la frégate Chevalier Paul prend le cap de la Méditerranée orientale. Ce
n'est pas forcément le premier moyen dont la France disposera dans cette zone, mais ce navire présente plusieurs avantages. Son envoi n'a rien de surprenant, comme je l'explique ce matin dans Le Marin : une frégate de défense aérienne (FDA) peut assurer la couverture du porte-avions Charles de Gaulle -ou d'un navire encore bien moins protégé-, qui peut faire partie des options des opérations en Libye. Mais aussi tenir une fonction "Red Crown" au profit d'une force navale alliée, fonction que les frégates antiaériennes françaises ont déjà tenu en Océan Indien et en Méditerranée. Le niveau de ses senseurs et la portée de ses missiles Aster assurant une bulle de protection autour des bâtiments. Comme la Libye l'avait aussi démontré, une FDA peut aussi assurer la sécurisation du ciel au-dessus d'une zone en frange côtière. Il porte aussi la dernière version des missiles Exocet, qui peuvent faire du dégâts sur des navires en mer ou au mouillage.
En tout état de cause, le Chevalier Paul porte suffisamment de capteurs radar et de guerre électronique pour se faire un bon aperçu de l'activité en Syrie, sans même rentrer dans les eaux territoriales syriennes (1). Bref, c'est un atout-maître pour améliorer encore la connaissance d'une future zone d'opérations
C'est notamment ce qui avait motivé son envoi au large de la Somalie aux côtés du BPC Mistral, lors de la tentative de libération de l'otage de la DGSE, Denis Allex, aux côtés du Mistral, en décembre 2012-janvier 2013.
Dans sa courte carrière, le Chevalier-Paul a donc opéré au large de la Libye, pendant Harmattan, tirant plusieurs centaines d'obus de 76 mm sur des cibles terrestres, et en Océan Indien.

(1) . Alors qu'Harmattan n'avait pas commencé, c'est une puissance frégate qui avait été envoyée fureter au large des côtes libyennes.