Les journées de la sécurité intérieures sont réduites à une journée à Paris, cette année. Il fallait réduire la facture, estimée très vite à 1,5 MEUR. Un envol qui avait de quoi faire redouter une annulation pure et simple.
Paradoxalement, c'est peut-être le projet de Brice Hortrefeux d'en faire un rendez-vous avec la jeunesse qui a sauvé l'évènement. Le coût s'est donc finalement stabilisé à un peu plus d' 1,1 MEUR, ce qui permet à l'administration de revendiquer une baisse de 14% par rapport à l'an dernier, quand les JSI parisiennes se déroulaient sur... 48 heures.
Le ministre lui-même sera sur l'esplanade, dans le courant de l'après-midi. Il entend notamment pouvoir à nouveau rencontrer les jeunes.
Un coup d'oeil rapide aux Invalides permet de visualiser des couleurs primaires, notamment le rouge de la sécurité civile, qui a pris beaucoup d'importance cette année.
Les démonstrations sont elles aussi assez denses, et nombreuses, offrant un beau plateau à ceux qui s'intéressent au sujet. Celles employant des armes à feu répondent à un cahier des charges très précis, qui découle de la fusillade de Carcassonne (juin 2008).
Aucune arme ne sera pointée vers le public, aucun tir (même à balles à blanc) ne sera effectué. A notre connaissance, seule une grenade flash-bang sera utilisée par le RAID dans l'épisode du bateau-mouche. Ce sont les hélicoptères et les hors-bords qui feront, en quelque sorte la bande-son. Les démonstrations d'hélicoptères sont elles aussi très encadrées : c'est le préfet de police qui attribue les slots, très étroits, pour larguer les parachutistes, et appuyer les libérations d'otage. Le survol de la foule est proscrit.
Le but des JSI restant le même : séduire la population, l'éclairer sur les atouts des services, l'interpeller (sans menottes) sur certains enjeux. Et, même si l'administration s'en défend, susciter des vocations, alors mêmes que des brigades entières vont partir à la retraite dans les 10 ans qui viennent.
La gendarmerie, qui a traditionnellement beucoup communiqué dans ce sens, poursuit ses efforts, en mettant en avant ses sportifs et ses atouts traditionnels. Une façon de donner la direction à suivre.
L'une des rares inconnues de la journée sera la fréquentation, de nombreux acteurs de la sécurité intérieure constatant avec nous le mal récurrent de l'évènement : sa sous-médiatisation chronique. Un mal déjà ancien puisque les premières journées de la police, créés à l'initiative de Nicolas Sarkozy (alors ministre de l'Intérieur) n'avaient pas rameuté les journalistes, et c'est avec un certain soulagement que l'on avait, à l'époque, apprécié les appareils photos des touristes, aussi bien équipés que les photographes professionnels.