C'est à la fois le retour de l'expérience, mais aussi de la multiplication des attaques : la taille des équipes de protection embarquées (EPE) engagées sur les thoniers va croître (1). Hier, on a enregistré la 4e attaque en moins de quinze jours, ce qui démontre bien, si besoin était, la pertinence de ce dispositif monté dans des temps records par la marine nationale.
Seulement, la diversification des modes d'action des pirates, et leur adaptation rapide à la cuirasse française conditionne un renforcement.
Ce dernier était déjà discuté dans le courant de la semaine dernière, au plus haut niveau, à Paris, et les deux attaques intervenues depuis -un test de dispositif et l'attaque formelle d'hier- devraient accélérer le processus. La proportion de marins issus des équipes de visites des navires (ressortissants ALFAN) devrait croître, l'EMM souhaitant à la fois démontrer, message destiné à l'externe, que la mission EPE est une mission basique pour ses personnels. Ceci, alors que d'aucuns estiment que cette mission pourrait, sans trop de peine, être tenue par l'infanterie de marine.
Et, message destiné à l'interne, que la rusticité et les capacités de discernement et d'usage des armes font partie des pré-requis de tous les marins.
Ce renforcement de l'effectif posera, incidemment, un problème, celui du logement. Actuellement, les marins sont logés dans deux cabines (2), et prennent la place de deux marins cvils, qui ne sont donc pas disponibles pour le travail à bord. Sécurité vs. productivité : où placera-t-on le curseur ?
(1) le lecteur qui s'attend à des détails chiffrés sur la taille de telle ou telle EPE sortira déçu de la lecture de ce post et je l'incite à lire le suivant, avant qu'il ne m'en veuille pour de bon. Je rappellerai seulement que le ministre de la Défene a évoqué des EPE à quatre personnels, et que le propre site du ministère de la Défense cite le même chiffre, dans le sujet consacré aux EPE, sur TV défense.
(2) avec une "bannette chaude", cela permet de loger, éventuellement, pas mal de monde. Seulement, les thoniers restent, en moyenne, cinq semaines à la mer.