jeudi 7 octobre 2010

Soutien psy : l'armée de terre consulte

C'est à la fin du mois que l'armée de terre pourrait être fixée sur la capacité du secteur privé à renforcer son réseau de soutien psychologique, déjà très maillé. Un appel d'offres en ce sens a été publié il y a déjà plusieurs mois, et apparemment, l'offre disponible sur le marché devrait permettre de répondre aux besoins ciblés par l'état-major.
L'Afghanistan a démultiplié l'activité de l'armée de terre dans le soutien psychologique, comme ce blog a pu déjà l'évoquer très largement. Mais la multiplicité des situations à gérer, et notamment le sas de Chypre ont sur-sollicité le dispositif interne de l'armée de terre, conduisant à étudier ce recours au privé, en moyen de complément.
Il s'agirait véritablement de pouvoir mieux compléter le dispositif actuel, en direction des familles qui le souhaitent, mais aussi des militaires qui le nécessitent, et, c'est nouveau, d'avoir la certitude de pouvoir assurer le service d'écoute dans la durée.
Les "blessures invisibles" (qui comprend le stress post-traumatique), qui font l'objet d'une prise de conscience croissante dans l'armée de terre, se révèlent tardivement, après un mandat à l'étranger, et les mécanismes de son déclenchement sont encore mal connues. Certains estiment cependant qu'elles pourraient toucher 1% des effectifs. Sur 3.000 terriens déployés à chaque mandat de six mois, cela fait donc potentiellement du monde.
Le service d'assistance que recherche l'armée de terre dans le privé aurait au moins deux mérites : en le payant, l'armée de terre montrerait à ses soldats qu'elle est consciente du problème. Et, peut-on estimer, un tel recours évitera la dissémination de vécus opérationnels, parfois extrêmement crus, dans une population de psychologues trop éparse.
Par ailleurs, on apprend que la CISPAT (cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de terre) a formé la cellule de crise de la base arrière du BG Allobroges, une première, nous dit-on. Cette cellule de crise est, entre autres, responsable de l'ensemble des conduites à tenir en cas de pertes au combat.