"Le sentiment antifrançais s’est développé" analyse la même source. Déjà, avant le sommet de Pau, l'Elysée avait constaté un "risque" d'effritement, voire de retournement des opinions favorables à Barkhane, en France et en Afrique. Par delà un "un terreau favorable" que trouve "la manipulation", l'Elysée estime, comme le CEMA, que ces actions "doivent être contrées".
Preuve que la France a bien compté les coups qu'elle a pris, c'est spontanément l'exemple de "Bounti" qui est évoqué dans ce registre. "Il n'y a pas eu de méprise (dans le tir, NDLR), on s’est fait attaquer en ne réagissant pas assez vite et pas de façon assez précise, il faut que l’on progresse" détaille l'Elysée.
A l'époque, avec morgue et sans éléments de réponse tangents, le ministère des armées avait assuré son bon droit dans la frappe. Il avait notamment refusé de livrer la moindre image à la presse.
"Le général Burkhard le dit bien dans vision stratégique, bien souvent, on évolue dans des champs connexes, c’est là qu’on gagne la guerre (...) on valorise les résultats tactiques. En stratégique, on peut encore à s’améliorer" conclut l'Elysée.
L'EMA, régulièrement interrogé sur ce sujet des CIM par ce blog reconnaît avoir des carences, mais aussi "avoir progressé ces derniers mois" (comprendre, sans doute, depuis le changement de CEMA, et de porte-parole du CEMA) nous a évoqué hier soir le porte-parole de l'EMA.
Une progression trop tardive. Pour l'avoir négligé, l'EMA se retrouve en mauvaise posture dans ce domaine.
Encore CEMAT, le CEMA avait fait monter en urgence une filière tactique d'opérateurs CIM au sein de la 11e BP, mais seulement trois équipes avaient été formées, et relativement faiblement équipées, à la fin de l'année. Trois autres doivent suivre.
Des sources convergentes, ces premières équipes ont déjà été engagées au Sahel. Le commandant de la 11e BP, le général Benoît Desmeulles est particulièrement moteur : c'est lui qui a élaboré la doctrine CIM à la demande de son CEMAT, en 2020-2021, avant prendre sa brigade.
Les CIM sont désormais à la mode, au point que certains, dans les entités spécialisées, en sont même à se demander s'ils n'en font pas depuis des décennies (il ne faut pas l'exclure, sans le savoir, peut-être).
Forcément, on pourrait alors se demander pourquoi les entraves n'ont pas, jusqu'à maintenant, été réalisées. Oui, pourquoi ?
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