Dans son audition à l'assemblée nationale il y a plus d'un mois (le verbatim relu vient d'être diffusé), le
GCOS a rappelé l'engagement, au prix du sang, des personnels des opérations spéciales, depuis 1992. 22 sont morts en opérations spéciales, et rien que dans les trois années, huit ont aussi été blessés a-t-il assuré.En introduction de l'audition figure aussi un rappel du député Jean-Michel Jacques, ancien commando marine, en préface de mon livre Forces spéciales (1). Dans une longue interpellation, le même a livré son "inquiétude" sur la capacité de drone MALE, devenue quasi-cosubstantielle de la TF Sabre au Sahel et dont la relève s'avère préoccupante : "bien souvent, le COS disparaît derrière nos armées du fait de sa discrétion. On évoque fréquemment les victoires de Barkhane, en particulier au Mali, bien que – nous le savons – l’opération Sabre, constituée des forces spéciales, se trouve bien souvent derrière toutes ces réussites. Le commandement des opérations spéciales a neutralisé un certain nombre de chefs terroristes et cassé des flux logistiques. Des opérations ont été couronnées de succès grâce au renseignement, qu’il soit humain – au sol – ou d’origine électromagnétique (ROEM), essentiellement grâce à nos drones Reeaper, de fabrication américaine – nous n’avons pas, en la matière, une entière souveraineté. Le drone permet de filmer, de localiser les cibles potentielles, par triangulation, et de neutraliser des objectifs, par des tirs. Nous avons une certaine dépendance à l’égard de cet outil indispensable. Dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM), nous avons consenti au développement d’un drone européen, l’Eurodrone, qui ne devrait apparaître qu’en 2028, voire en 2030. Je ne vous cacherai pas que les années à venir m’inspirent une certaine inquiétude. J’en ai parlé hier à Mme Parly, qui nous a rappelé que des commandes de drones avaient été passées lorsque M. Le Drian occupait les fonctions de ministre de la défense. Je voudrais vous interroger sur le trou capacitaire qui se dessine, au moins jusqu’à l’entrée en service de l’Eurodrone. Ce dernier sera d’ailleurs très lourd, moins agile que le Reaper. Correspondra-t-il vraiment à nos besoins ? Les forces spéciales ont la capacité à trouver des solutions. Est-il possible, d’ici à l’entrée en service de l’Eurodrone, de développer d’autres types de drones, afin de pouvoir pratiquer le ROEM ?
Le GCOS a répondu qu'une bonne partie des capacités actuelles repose aussi et surtout actuellement sur les capacités américaines basés au Niger (comme les Françaises) et que le COS travaille à des drones de taille plus réduite (MAME) qu'il mettra en oeuvre lui-même.
Enfin, il a aussi livré un nouveau créneau pour le SOFINS qui se tiendra finalement du 29 juin au 1er juillet, voire à l'automne en cas de conditions sanitaires non réunies.
(1) "J’ai retenu que le respect, la loyauté, le sens du devoir, le dépassement de soi, le courage, l’humilité, l’anticipation et l’innovation font partie des qualités de ces hommes de l’ombre."
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