mardi 9 février 2021

1200 à 1500 GAT neutralisés au Sahel (sénat)

Selon le président de la commission de la défense et des affaires étrangères du Sénat Christian Cambon,

1200 à 1500 GAT ont été neutralisés au Sahel en 2020. Le parlementaire reconnaît toutefois ne pas avoir une idée précise du périmètre que cela recouvre, et notamment, des responsables de ces neutralisations.
Ce chiffre interpelle néanmoins, puisqu'il dépasse est de loin l'estimation (non officielle) de ce que représentaient les djihadistes fin 2019. Et bien plus de ce qu'ils représentaient en 2013. Dans tous les cas, elle illustre une capacité de régénération particulièrement rapide de l'ennemi (dont 200 et quelques représentants ont été libérés par le Mali en 2020). 

Pour l'heure, ce chiffre de l'attrition a été soigneusement préservé par le minarm, sans doute en prévision du sommet de N'Djamena. Dans un bilan chiffré sur 2020 (demandé par votre serviteur), l'EMA s'est cantonné la semaine dernière à ne livrer que des matériels saisis ou détruits.

Néanmoins, il confirme les estimations non officielles livrées par plusieurs sources convergentes, évoquant des cadences de 100 à 150 tués chez les GAT en 2020, soit autant que pour toute l'année 2019.

Le CEMAAE l'avait éclairé par un chiffre en 2020, dans une interview au Monde, expliquant que 80% de ce bilan était issu des tirs de la 3D. L'EMA, dont le porte-parole est un ancien hélicoptériste, avait expliqué que ce volume estimé comportait aussi les tirs des hélicoptères (notamment des Tigre). C'est le cas notamment des Tigre du 4e RHFS.

Mirage 2000D et Reaper sont au coude-à-coude dans ces bilans de frappes. Le MQ-9 s'est donc ainsi installé rapidement dans le paysage de Barkhane, ce qui rend extrêmement urgent la mise en vol du Block 5 dont ce blog a révélé qu'il ne volait pas depuis son arrivée à Barkhane en décembre dernier (et en janvier 2020 à Cognac). La TF Sabre a aussi une forte responsabilité dans ces bilans, mais l'attribution des bilans est parfois difficile à attribuer, puisque le COS mobilise très largement la 3D dans ses actions. C'était le cas pour la neutralisation de Droukdel, par exemple, réalisée par un drone de la 33e ESRA.

Comme je le rappelle régulièrement, il ne faut pourtant pas opposer les capacités. Sans mouvements de gros bataillons sur le terrain, les GAT ne sortent pas forcément de leurs tanières. Et sans effectifs au sol, pas de possibilité de patrouiller le terrain. La question évidemment, c'est de savoir si c'est à la France (régulièrement accusée des pires maux au Sahel par les Sahéliens eux-mêmes) de les fournir, ou aux pays de la région.

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