Ce matin, l'association des journalistes a mené une première visio avec deux femmes gendarmes, dans
le cadre d'un nouveau format, les "Elles de l'AJD", imaginé par la présidente Justine Boquet et son secrétaire général (votre serviteur). Il vise à incarner à la fois la diversité de profils des femmes dans les armées et l'industrie de défense, mais aussi faire découvrir aux adhérents de l'AJD des domaines parfois méconnus, voire franchement inconnus. Mission remplie ce matin avec deux témoins passionnantes, nourries aux missions à l'étranger.La capitaine Valérie appartient au GOPEX, le vivier qui permet à la gendarmerie de nourrir des postes à l'international, dans les missions de l'ONU et de l'UE, désormais à un an. Ex-Yougoslavie, Haïti, mais aussi EUCAP Sahel au Mali (et dans quelques semaines au Niger), l'ancienne sous-officier passée officier a ces missions dans le sang et n'en changerait pour rien, après 32 ans de gendarmerie. "C'est ma raison d'être, résume-t-elle simplement. Au Mali, elle était formatrice en déontologie et en mangement, au Niger, elle sera coordinatrice. L'adaptation est le propre de ces missions, pour lesquelles le niveau d'anglais est un pré-requis évident.
L'adjudant Nathalie, née dans une banlieue du 93 d'un père originaire des Balkans, a toujours eu cette approche patriote, qui l'a amenée d'abord à trois ans de réserve à l'escadron 124/1 (avant même que les femmes arrivent en EGM). Puis dans l'active, notamment dans une structure de renseignement en Ile-de-France. C'est là qu'elle a fait ses premières missions à la prévôté, avant d'en intégrer le commandement, comme enquêtrice, au sein de la brigade de recherches. Elle fut notamment le premier prévôt féminin à participer au convoi de la voie sacrée, qui relie Abidjan à Niamey pour amener un précieux matériel à Barkhane. Le convoi s'étire sur 30 km par moment (et un mois au total), et celui-là fut le premier convoi blindé pour prendre en compte l'insécurité ambiante. Elle en gardera des frères d'armes à vie, ce qui l'a amenée à aller à Verdun, pour la cérémonie d'honneurs militaires aux trois cavaliers du 1er Chasseurs tués au Mali, fin décembre : Tanerii Mauri faisait partie de ce convoi vers Niamey.
A elle aussi un départ sans préavis pour Beyrouth, pour accompagner le groupement génie d'Amitié. "J'ai été contactée alors que j'étais sur la route des vacances, la voiture a fait demi-tour" raconte-t-elle. Dès que des militaires français sont déployés, des prévôts (au minimum deux) les accompagnent pour gérer un panel de situations souvent très larges, mais avant tout, c'est leur coeur de métier, offrir un plot de police judiciaire de l'avant, en zone hostile.
"Je suis très fière de porter en mission cet écusson français, poursuit le sous-officier. Comme le brassard "gendarmerie prévotale", la population des pays qu'on traverse ne s’attend pas à voir des gendarmes". Et encore moins une femme.
"Jaime beaucoup ce qu’on fait dans nos missions, reprend la capitaine Valérie. Nos formations ont de l'utilité, même si ce n'est qu'un grain de sable. Je travaille en uniforme, avec mon drapeau, avec la bande patronymique gendarmerie, et le drapeau européen auquel je tiens beaucoup aussi, tout comme celui de l'ONU. Je représente mon institution, mon pays (...) J'encourage les vocations quand je peux, je parle de ce que je fais. J’ai trouve ma voie, je m’estime chanceuse car je ne pensais pas arriver là ou je suis. J'encourage pas seulement les jeunes femmes, mais aussi les hommes, à passer les degrés d’anglais, c’est ce qui ma donné ma voie. La gendarmerie a sa place dans l’international, on a besoin de cette présence."
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