Plus personne n'y comprend plus rien. Obligatoire, pas obligatoire, un mois, six mois, militaire,
uniquement civil, le service national universel (SNU) est servi à toutes les sauces, et comme il n'est porté par aucune tête de ligne, chaque ministère voit midi à sa porte. Ainsi, à quelques heures d'intervalle, les titulaires des Armées et l'Intérieur livraient des versions assez radicalement différentes, alors que le président de la commission de la défense, Jean-Jacques Bridey, a dû défendre sa pensée, ce matin, 24h après avoir été, expliquait-il, mal compris.
La commission de la défense de l'assemblée devait initialement présenter le rapport sur le sujet en janvier, mais ce dernier avait glissé sur une piste de bobsleigh vers le mois de février. Dans un communiqué, un des deux co-rapporteuses, la LR Marianne Dubois, livre sa colère d'un tel décalage pour le faire examiner "entre la poire et le fromage" (sic). De fait en plein travail sur la loi de programmation militaire.
Comme de bien entendu, de multiples versions du rapport étaient disponibles depuis plusieurs jours, et les fuites se sont brutalement déclenchées, ce matin, à l'aube : comme on dit, les digues ont sauté, livrant toutes les contradictions de ce sujet mal maîtrisé. D'assez bons éléments de réflexions peuvent être puisés sur le site internet de France Inter (replay du journal de 8h) et dans Le Monde.
Il a donc fallu rétropédaler, pour une énième fois : le rapport sera présenté... demain, et une conférence de presse doit même permettre à ceux qui n'y comprennent toujours rien (j'en fais modestement partie) d'approcher le sujet.
Mais, on l'aura compris, tout cela n'est que pour l'instant la version parlementaire du sujet. Pour l'instant, et très prudemment, aucun ministère ne se hasarde à prendre le leadership sur un sujet explosif : il coûtera de l'argent là où il n'y en aura pas, et c'est une priorité présidentielle.
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