mercredi 22 juillet 2015

Initials BB

Voila un pavé de 400 et quelques pages qui se dévore d'une traite -quitte à fâcher les personnes qui
vous entourent-. Arrivant après le livre de son assistant militaire Rémi Scarpa (publié chez Pierre de Taillac), le général Bernard Barrera s'est replongé dans ses carnets tenus pendant Serval, entre deux lessives, deux rafistolages de rangers désert, et quand même, quelques opérations.
Paru au Seuil, son livre est une petite pépite d'anecdotes, même si je reste un peu sur ma faim sur la vie des tringlots qui ont parcouru des dizaines de milliers de kilomètres, et accompli quelques petits miracles (mais c'est un livre qui reste à écrire...). Idem pour les commandos du COS, mais on pourra rétorquer que ces électrons libres ont fait leur vie hors de cette brigade, avec le succès qu'on leur connaît.
Malgré ces limites, BB réussit néanmoins ce coup de projecteur impressionniste sur cette brigade Serval, faite d'une kyrielle d'unités -un peu comme pour la guerre du Golfe...- dont celles de sa propre brigade d'origine, la 3e BM, devenue depuis 3e BLB. Ce livre permet aussi de faire quelques rencontres : Marie-Jo le chauffeur, Djamel le Grenoblois (un djihadiste), mais aussi un enfant-soldat anonyme, la capitaine Lucille du 31e RG, et quelques autres.
On en apprend aussi un peu sur la carrière de BB, avec des allers retours vers les Balkans, la Côte d'Ivoire. On en apprend aussi sur l'héritage (moral) personnel du général, dont on comprend mieux, ensuite, la personnalité.
Sans haine et sans médiaphilie, BB éclaire aussi les relations d'un général déployé en opérations avec la presse. Qu'il faut parfois aller rechercher en hélicos avant qu'elle ne se transforme en cadavres ou en otages.
Certes, dans son enthousiasme, BB en rajoute un peu -comme le largage de 500 parachutistes sur Tombouctou (1)- mais on l'aura compris, ce livre et son carnet de 15 pages de photos mérite les 21,50 euros inscrits sur la quatrième de couve.

(1) le nombre de parachutes, en comptant les ventraux et les spares, peut-être.