Encore ce matin, les auditeurs du point presse du ministère de la défense ont entendu le même chiffre
que depuis le 1er août. Barkhane emploierait seulement 3.000 militaires, mais quelques milliers de kilomètres plus au sud de Paris, la réalité est assez différente. On le sait depuis plus d'un mois et demi sur ce blog : le cap des 3.600 hommes (soit une différence de 20%, pas une paille) a été franchi. Rien à voir avec du conjoncturel, les relèves sont terminées dans la BSS.
Ces derniers jours, des personnels en Guépard ont quitté la France, et des Caesar sont partis pour le Mali. Les renforts sont venus d'un peu partout. Et la croissance n'est pas terminée.
Ces renforcements sont manifestement liés au fait que la MINUSMA est insuffisamment engagée au nord de la boucle du Niger. Seulement 20% de son effectif y opèrerait effectivement : la France est obligée de faire elle-même le travail. Il faut aussi garnir le nord du Tchad.
L'an dernier, j'expliquais sur ce blog que la France réduisait trop vite ses effectifs au Mali, que le travail n'était pas fini au nord. Les résultats ambigûs de l'opération Tudelle semblent bel et bien le confirmer, et ne constituent qu'une confirmation de plus : il y aura bien d'autres Tudelle, et sans doute, d'autres tués dans les rangs français.
Comme expliqué à maintes reprises sur ce blog, les renforcements de Barkhane proviendront aussi de Sangaris, dont le format est appelé à passer à un millier, au début du 2e trimestre 2015.
Evidemment, comme le chiffre réel de Barkhane est bien supérieur à la réalité annoncée sur la carte des opex diffusée par l'EMA, on peut réellement s'interroger sur le vrai niveau des opex. Lapsus ou pas, un des voix de l'EMA évoquait, il y a quelques temps, 9.300 personnels en opex. Soit 1.000 de plus que le chiffre officiel.