samedi 9 octobre 2010

La libération d'otages, pas une science exacte

Linda Norgrove travaillait chez DAI, un sous-traitant d'US Aid (crédit : BBC).

Chaque cas est bien sûr unique, mais la mort de l'otage britannique Linda Norgrove, 36 ans, hier soir en Afghanistan, rappelle cruellement le caractère aléatoire des opérations de libération d'otages, particulièrement en Afghanistan. Elle avait été enlevée en Kunar (frontière pakistanaise, au nord-est de Kaboul) avec un garde et deux interprètes, le 6 septembre dernier. Ses co-détenus avaient été libérés cette semaine, et une opération américaine avait été montée pour la libérer. Assez étonnamment, les premiers rapports évoqués par les confrères britanniques évoquent l'intervention de forces spéciales américaines (1), avec quelques britanniques insérés comme conseillers.
L'information sur le lieu de détention -encore non précisé- était bien exacte, mais cela n'aura pas suffi à la sauver : ses ravisseurs ont apparemment lancé une grenade dans la pièce où elle était retenue, avant que les commandos de l'ISAF ne puissent la libérer. Il y a plus d'un an, une autre libération d'otage, celle du journaliste britannique Stephen Farrell, s'était conclue par la mort d'un para britannique, mais aussi de trois civils afghans, dont le journaliste afghan Sultan Munadi.
Le principe fondateur de la libération d'otages est la foudroyance : la topographie afghane, où l'on voit -ou l'on entend- souvent l'étranger arriver de loin, ne s'y prête pas forcément. Ceci expliquant vraisemblablement le cela.
Rappelons que onze Français sont retenus en otages dans quatre pays différents actuellement, dont les deux journalistes de France 3, captifs depuis 284 jours en Afghanistan.

(1) dans les premiers jours de 2010, suivant immédiatement la capture des deux journalistes français, la possibilité d'une libération de vive force par les FS américaines, avait été évoquée. Simple rumeur -ou pas-, une telle possibilité n'a évidemment jamais été évoquée par des responsables français.