Certains travaillent dur, l'un se serait même fait brieffer, avant l'été, pour augmenter ses chances : jamais, semble-t-il, le poste de ministre de la Défense n'aura attiré sur lui autant de candidats potentiels, à en déconcerter les observateurs du landerneau.
Revue d’effectifs des candidats putatifs, déclarés ou non, intéressés… ou pas, poussés par leurs amis politiques ou par... la rumeur. Le choix du président ne sera pas neutre, en tout cas, après avoir décidé, pendant trois ans, d’en faire un poste d’ouverture politique.
Le premier groupe est formé par ceux dont les noms arrivent juste dans la course. Ce premier groupe compte quatre noms, considérés comme des valeurs sûres, habituées à parler aux média et qui pourraient répondre aux différentes obligations du ministre de la Défense, qui doit gérer une réforme, mais aussi le rôle de la France dans le concert mondial (réunions OTAN), et les évènements graves. Dans le lot figurent trois fidèles historiques du président.
Claude Guéant est l’incontournable secrétaire général de l’Elysée. Au coeur du sujet, notamment dans les affaires d'otages, mais aussi dans les affaires afghanes. C'est le premier collaborateur du président, un haut fonctionnaire au parcours sans faute. Des précédents de titulaires de ce poste passés ensuite à la tête d'un ministère ne sont pas rares (Bérégovoy, Bianco).
Xavier Bertrand, qui pilote l'UMP se verrait bien, dit-on, revenir à la tête d'un ministère. Il vient de lancer, dans son parti, un débat interne sur la défense. Il était d'ailleurs aux universités de la Défense, en 2009, mais pas cette année, m'a-t-on dit.
Luc Chatel est, affirme le Figaro Magazine du jour, "le meilleur de la rentrée". Dans son double poste, de porte-parole du gouvernement et de ministre de l'Education. Aura-t-il pour ambition de changer de sujet ? La défense l'intéresse : il a passé une après-midi à Eurosatory, en juin, avec le chef d'état-major de l'armée de terre, puis des fabriquants de drones. Le ministre de l'éducation, qui a sauvé le régiment de Chaumont -61e RA, spécialisé dans les drones- veut faire fructifier ce capital, et développer le tissu économique. La communauté d'agglo de Chaumont a missionné un cabinet de consultants parisien, CEIS (1), pour étudier les potentialités du dossier.
Ecologie ou Défense ? C'est le choix cornélien que Le Parisien d'hier a attribué à Alain Juppé. Bordeaux avait profité, dans les années 60 et 70 de fortes délocalisations liées à moult facteurs, dont le pouvoir d'attraction de Jacques Chaban-Delmas. La plupart des grands comptes (Dassault, Thales, Safran, EADS), installés autour de Bordeaux, ne verraient sans doute pas d'un mauvais oeil une telle nomination.
(à suivre...)
(1) organisateur des universités de la défense, et détenteur d'une participation dans le magazine DSI.