Des ministres actuellement en poste ont été très tôt -dès Fillon 2- évoqués pour s’installer à la Défense. Mais à chaque fois, c’est un autre –et à chaque fois le même, le Nouveau Centre Hervé Morin- qui a été nommé. Auront-ils cette fois plus leur chance pour autant ? Et quelle valeur attribuer aux noms qui sortent du chapeau des... rumeurs parisiennes ? A vous de juger...
Priorité, dans cette nouvelle liste -composite- des cités, aux femmes. Le nom de Nadine Morano (46 ans) a résonné, avant l'été. A-t-elle pris goût lors d’un réveillon avec les troupes lorsque Hervé Morin avait amené cette députée survitaminée dans ses bagages ? Certains prêtent à la secrétaire à la famille un intérêt réel pour le poste en tout cas. Tout simplement, peut-être, parce que sa terre d’élection, dans l’est, a amené cette députée de base, à s’intéresser au sujet, inscrite à la commission de la défense dès son premier mandat, en 2002, avant une réélection en 2007.
L’explication est peut-être la même pour l'énarque Valérie Pécresse (née un 14 juillet, il y a 43 ans) qui suit de près l’actualité des bases des Yvelines, et notamment de la BA 107 (Villacoublay), où elle est assidue. On a vu aussi la ministre de l’enseignement supérieur au salon du Bourget. A ma connaissance, elle n'a pour autant jamais, en public, affirmé son intérêt pour reprendre le ministère de la Défense.
Troisième femme de la liste, Nathalie Kosciusko-Morizet (37 ans) est la benjamine des candidats putatifs à l’hôtel de Brienne. Une destination pas forcément illogique pour la polytechnicienne (promo 1992), qui fit son stage sur un navire de la marine, et qui n'a jamais fait mystère que le poste pouvait l'intéresser. Sa capacité de travail, bien connue, peut autant lui servir, là où son côté enfant terrible, la desservira.
Jusqu'à maintenant, MAM a été la seule femme à pouvoir prendre la Défense, dans des circonstances et des acquis politiques bien particuliers, un capital que les trois ministres citées plus haut n'ont pas encore. Sans pour autant exclure toute nouvelle féminisation du poste, c'est vraisemblablement un homme qui devrait l'occuper.
Le plus évident d'entre eux est Pierre Lellouche (59 ans). Atlantiste déclaré, il fut rédacteur de la plate-forme défense de Nicolas Sarkozy en 2007, et… systématiquement écarté de Brienne, depuis. Il aura néanmoins œuvré sur le terrain, en Afghanistan, comme représentant spécial du président de la République (2009), avant d’être promu secrétaire d’état aux affaires européennes.
Plusieurs autres noms de ministres ont aussi été cités, ces dernières semaines, comme Eric Woerth (une possibilité évoquée par le Nouvel Observateur) et Brice Hortefeux, un compagnon de route du président depuis les débuts. Etoile montante à ne pas oublier, le député européen, Arnaud Danjean, et ancien de la DGSE.
Le candidat regroupant à lui seul le plus d’atouts de cette liste à la Prévert entamée hier étant sans aucun doute le Villepiniste Hervé Mariton, secrétaire national à la Défense de l’UMP, russophone, et bien en vue dans le nouveau gouvernement conservateur, à Londres. Ce qui, dans le climat actuel de renforcement du lien bilatéral, est un véritable atout.
La dernière hypothèse, qu'il ne faut pas forcément tuer dans l'oeuf, est qu'Hervé Morin se succède une nouvelle fois à lui-même. A la Défense, à quelques jours d'un remaniement, on est donc... prêt à tout.