Alors que le président se penche aujourd'hui en Lorraine sur la revitalisation des sites, quelques factuels, toute cette matinée, sur les enjeux portés par les conséquences de la carte militaire livrée en juillet 2008.
Les entreprises, avec lesquelles Hervé Morin évoquait des "contacts", dès l'an dernier, ont été beaucoup plus frileuses que prévu. La faute à la crise, peut-être, mais aussi, sans doute, la faute à des sites qui comportent aussi quelques défauts intrinsèques (délais pour dépolluer, etc).
Les procédures ont été toutefois simplifiées là où c'est possible. A Arras, par exemple, on attend d'ici la fin de l'année une cession d'une caserne, à Bernard Krief Consulting, un cabinet spécialisé dans les ressources humaines.
Mais ce n'est pas le ministère de la Défense qui va vendre, à bon prix, au privé : les collectivités locales disposant d'un droit de préemption, le ministère vend pour l'euro symbolique qui lui revend : le prix sera une donnée intéressante.
A Barcelonnette, ancien site d'entraînement commando et d'aguerrrissement, le processus a été le même, cet été : c'était le deuxième contrat de cession du genre (après Givet). On va installer, à la place, des locaux hôteliers.
A Langres, le ministère s'est même auto-expulsé, pour faciliter les démarches. L'armée n'est plus propriétaire, mais locataire de terrains appartenant désormais à la mairie, qui les cède au fu et à mesure qu'elle trouve des preneurs, epxlique-t-on à Paris.
Difficile, donc, de faire le procès d'intention de l'immolisme : l'administration aura déployé des trésors d'innovation pour reconvertir.
A quel prix (1) ? Les intérêts de l'Etat n'ont-ils pas été bradés sur l'autel de la paix sociale ? Et comment comprendre des cessions pour l'euro symbolique, quand, à Paris, on vend les joyaux du ministère au prix fort (enfin on essaie...) ? Autant de questions très politiques et pratiques, qui par chance, n'intéressent pas grand'monde.
(1) 320 MEUR réservés pour les reconversions, dont 20 MEUR pour les DOMTOM.