Au déclenchement de l'alerte d'un crash d'avion en Méditerranée, hier après-midi, c'est le RCC (rescue coordination center) de Lyon Mont-Verdun qui a pris la main. Le centre national des opérations aériennes (CNOA), logé sur la même base, tient l'alerte, 24 heures sur 24, en matière de SAR (search and rescue), y compris, comme c'est souvent le cas, pour les fausses alertes (1)
"Dès que le premier naufragé a été repéré, le RCC a 'passé la main' au CROSS sous-Corse d'Ajaccio", explique le capitaine de frégate Bertrand Cellier, de la préfécture maritime de Toulon. Les évènements s'enchaînenent : un ATL-2 en mission à 30 minutes de vol de là, soit 90 NM environ, a déjà rallié la zone de recherches. Un deuxième ATL-2 vient le relever à 20h40. Deux deux chaînes SAR sont larguées coup sur coup à proximité des survivants.
La zone est immédiatement plottée, ce qui permet de faciliter la suite des actions. Une chaîne SAR au moins est logée en permanence dans la soute à torpilles de chaque ATL-2 en vol. Une fois en contact avec l'eau de mer, ce conteneur cylindrique de couleur vive s'ouvre, libérant un canot pneumatique qui se gonfle automatiquement.
La météo est épouvantable, avec un vent fort et une mer 5. Ce qui n'empêche pas l'EC145 de la sécurité civile, indicatif Dragon 2B, de pouvoir hélitreuiller, à 20h05, le premier des six occupants du Cessna 210. Un deuxième suit, dans la foulée.
L'ATL-2 en vol a ensuite "guidé" le Super Puma de l'armée de l'Air, explique l'aéronautique navale, ce matin. Les naufragés se trouvaient à bord des chaînes SAR larguées par l'ATL-2, explique la même source.
Le Super Puma de l'EH 6.67 se chargera des quatre derniers survivants. A son bord, un des médecins de la base aérienne 126 (qui avait déjà vu du pays avant...), et au moins un "plouf" (plongeur-sauveteur) dont le rôle est déterminant dans ce genre de cas.
Deux des naufragés sont en "hypothermie sévère".
Simultanément, le préfet maritime, à Toulon, avait missionné le BSAD (batiment de soutien et d'assistance et de dépollution) Jason. Ce navire était encore sur place ce matin, pour récolter d'éventuels éléments du Cessna, et vérifier qu'il n'y a pas de risque pour la navigation.
(1) l'une des plus mémorables concerne l'activation d'une balise de détresse lors d'un important salon parisien traitant de nautisme.