mercredi 7 avril 2010

Brest, Vernon, Senlis, des réalités très... évolutives

"La réforme se fait en marchant" a jaugé ce matin François Cornut-Gentille, constatant avec son binôme, Bernard Cazeneuve, qu'elle nécessite une "très forte implication du politique"(1). On l'a compris, pour faire barrage aux assauts de Bercy, de la conjoncture économique, et de la volonté récurrente de faire du budget du ministère une variable d'ajustement. De fait, et sans faire de jeu de mots, la VAR risque une une fois de plus menacée, par l'un ou l'autre de ces facteurs (si ce n'est tous), dans les mois qui viennent.
L'autre nécessité est d'expliquer la réforme, les deux députés décelant une forme d'incompréhension, voire de divorce, entre les réformants -Paris- et les réformés, en province. "Il faut travailler sur un vrai management de la réforme (...), il faut donner une dimension plus participative à la réforme" a martelé le député UMP.
Et d'autant que localement, les chiffres -ceux mis en avant à l'origine de la réforme- et les faits ont parfois tendance à être têtus, décontenançant les personnels visés. Les dépenses d'infrastructures liées à la fermeture du LRBA de Vernon et sa réinstallation partielle au CELAR, à Bruz (Ille-et-Vilaine), dans l'enceinte du CELAR passent ainsi de 4 à 30 MEUR révèlent les deux députés. Des postes ont été sous-estimés par la DGA, analysent-ils, du fait de la complexité des moyens d'essais et des normes environnementales (le CELAR est en milieu urbain). Cela, alors même que seulement "35% des chercheurs sont délocalisés" constatent les deux élus.
A Creil, les logements du 41e RT de Senlis devaient être libérés, du fait de la dissolution du régiment. Ils bénéficient finalement de 8 MEUR, et serviront à loger de nouveaux arrivants de la BDD de Creil.
A Brest, c'est le niveau local qui a évité qu'une structure nouvelle de paiement de frais de mission (CAMID), évoquée sur ce blog la semaine dernière, ne déménage pour... Lille. Alors même que c'est à Brest -au sein de la BdD marine- qu'avaient été mis au point les procédés de gestion permettant de raccourcir en moyenne le paiement des frais de deux mois à quinze jours.
Les rapporteurs estiment aussi que les structures, à Paris, sont trop nombreuses et complexes pour piloter la réforme. Cette habillage rendant peut-être la réforme plus fragile encore, et pas assez en ordre de bataille pour résister, là encore, aux assauts de Bercy. "Si on laisse rouler la réforme toute seule, elle n'aboutira pas", a prévenu François Cornut-Gentille.

(1) leur travail, méritoire, de suivi de la réforme, n'a pas été concrétisé par un succès médiatique, puisqu'il n'aura attiré, ce midi, que deux journalistes (l'AFP et votre serviteur). Le précédent rapport parlementaire, sur les drones, n'avait pas attiré plus de monde.