mardi 13 octobre 2009

Drones : le plan C

S'il y a bien quelques soucis sur le parc de MALE, le nombre d'engins SDTI disponibles n'est pas excessif non plus. Une nouvelle fois, l'EMA n'a comptabilisé en Afghanistan que deux missions drones (Harfang et SDTI confondus) sur sept jours glissants, la semaine dernière. On attend aussi toujours un minidrone pour éclairer les hauts...
Hervé Morin l'a confié le 6 octobre aux députés de la commission de défense : "En matière de drones, nous avons décidé de racheter des SDTI aux Canadiens et un quatrième système de SIDM. Pour l’avenir, différentes options sont possibles et je ne suis pas certain que l’Advanced UAV (d'EADS, NDLR) tel qu’il nous est proposé actuellement soit le meilleur système possible, compte tenu de son coût et des aléas des partenariats industriels."
C'est dit, et en plus alors que l'Allemagne était du même avis. Les programmes de coopération (A400M, NH90, etc), leurs devis à géométrie variable et leurs aléas sont passés par là.
Tout modèle de coopération doit-il être écarté pour autant ?
Le plan B, on l'a bien compris, se situe de l'autre côté de l'Atlantique. Il y a le couple Predator (pour l'urgent) / Reaper (pour le moyen terme), mais aussi d'autres outsiders sur d'autres segments, comme le Scan Eagle, que Boeing cherche à placer. Le plan C, lui, est en Europe, en Grande-Bretagne, pour être encore plus précis. Le Mantis qui occupe BAE Systems a des partisans, d'autant plus qu'il y a des précédents de coopérations à succès avec la Grande-Bretagne (Jaguar, Lynx, Gazelle, Puma). La seule inconnue, sur ce programme discret, restant de savoir quelle part des industriels frnaçais, qui s'y connaissent en optronique ou en liaisons de données, pourraient bien récolter.
Les deux forces aériennes sont aussi très proches, dans leurs modes d'action, leurs moyens, leurs soucis : elles sont à l'origine du groupe aérien européen. Agglomérer les besoins aurait donc du sens.
D'autant plus que dans le domaine des drones tactiques, la même Grande-Bretagne a déjà pris de l'avance avec le Watchekeeper. Il ne sera pas tiré d'une catapulte, comme notre SDTI, mais pourra voler 16 heures -la moyenne de notre Harfang- en emportant une boule optronique et un radar SAR/MTI. Bref, alors qu'on envisage d'acheter américain pour compléter notre parc de MALE, il est pour le moins étonnant qu'on n'envisage pas d'acheter britannique pour renforcer notre parc tactique.