Il allait avoir 29 ans. Le sergent-chef Morgan Henry, un « intercepteur d’ondes » du 54e RT de
Haguenau a été retrouvé mort hier dans la base de la TF Sabre au Burkina Faso. Le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Frédéric Barbry n’a pas livré les causes de sa mort, évoquant seulement l’ouverture d’une enquête par les prévôts de Barkhane.
Les causes de morts non liées aux combat, en opérations comme sur le territoire national, sont très rarement données. Causes naturelles, autolyse, accident, tout est possible.
Le sous-officier a mené l’intégralité de sa carrière au 54e RT. C’était déjà sa deuxième opex au Sahel (la première en 2016), où il était arrivé en novembre : son opération était donc sur la fin. Il avait aussi à son actif trois mandats en Irak (2017, 2017-2018, 2018-2019) où un spécialiste de son genre ne peut qu’avoir été utilisé au sein de la TF Hydra, le plot de forces spéciales dans la sous-région.
Rien que les créneaux répétitifs de ses opex, parfois avec moins de huit mois entre deux mandats, témoignent du haut tempo de son agenda de spécialiste, vraisemblable corollaire de sa valeur.
La guerre électronique est atout précieux dans les opérations asymétriques : le 54e RT participe aux opex du COS depuis le début des années 2000. Marine et armée de l’air ont aussi progressivement agrégé leurs compétences : Commando Kieffer et EAC2P.
Comme toutes les unités de son commandement d'origine, le 54e RT est en autorelève sur ses théâtres. Au Sahel, il sert à la fois un groupement de renseignement et la TF Sabre.
Cette dernière a perdu quatre de siens au Burkina Faso, dont deux au combat (Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont), et deux de causes non liées aux combats (dont un pétrolier du 4e RHFS, Samir Baja).
Le sergent-chef Morgan Henry est le 42e militaire Français à perdre la vie au Sahel depuis 2013. Un autre ressortissant de son commandement d'origine (du 2e RH) a également perdu la vie au Niger, pour des raisons non liées au combat.
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