mercredi 27 mars 2019

Barkhane sauvé par la Medevac canadienne (actualisé)

Peut-être parce que ce n'est pas le cadre d'intervention commun, c'est un article canadien qui nous
apprend dans ces dernières heures qu'un Chinook canadien qui a contribué à l'extraction de blessés français le 10 mars. On ne l'apprend que maintenant, comme on apprend également, dans la même source, qu'une douzaine de soldats avaient été "blessés". Dans sa propre classification, l'EMA français a confirmé, jeudi dernier, avoir pris en compte deux blessés urgents (Alpha) évacué rapidement vers la France par un vol stratevac, puis deux autres, le lendemain. Selon cette source, les blessés "les plus graves" ont été évacués par la Medevac de Barkhane.Deux HM de la force sont arrivés sur place 90 minutes après le déclenchement de l'alerte, sachant que l'EMA indique un temps de trajet d'une heure.
Le confrère explique également aussi que Barkhane et l'opération de la Minusma, qui n'entretiennent pas toujours des relations excellentissimes, ont un accord d'assistance mutuelle. Dans un article publié dans RAIDS à l'automne, j'avais rappelé comment un HM Medevac français avait évacué un ressortissant civil de l'ONU à Ménaka, touché lors d'une attaque de roquettes.
Le blessé, français et ancien militaire avait été transporté dans ce moyen militaire français, plutôt que dans le HM Medevac de la Minusma d'astreinte, après accord entre les deux PECC.
On ignore,, à ce stade, ce qui a motivé l'intervention du Chinook canadien, le 10 mars. Pas forcément l'urgence, puisque le confrère évoque un délai de deux heures pour arriver sur place, un délai sans doute rallongé par le caractère inhabituel de la procédure.
Théoriquement, la France dispose de pas moins de quatre équipes de Medevac héliportée, rien que sur le fuseau ouest, et d'un Casa nurse (l'autre étant à N'Djamena). De HM Medevac qui sont néanmoins de taille bien plus réduite, ce qui remet sur le tapis un assez vieux sujet, guère traité, celui de l'hélicoptère de transport lourd, à détenir en propre, car il n'y aura pas forcément toujours un ami pour assister les forces françaises (1).
A cet égard, difficile d'évoquer, donc, le bénéfice des coaltions, puique Barkhane et la Minusma, qui ont des ROE particulièrement différentes, n'opèrent pas dans une coalition. Et que l'hélicoptère canadien n'a opéré que parce que les combats avaient cessé.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.

(1) à cet égard, les Chinook britanniques ne sont sensés participer qu'à des missions logistiques (fret, transport de personnel hors contexte de combat), n'incluant pas les MEDEVAC. Et à chaque fois, sous la protection d'un hélicoptère de reconnaissance et d'attaque. Ces appareils ont réalisé 600 missiosn depuis juillet 2018.