C'est à peine une surprise, un rapport de la Cour des Comptes stigmatise les marchés passés par
l'opération Barkhane pour assurer les transports intra-théâtres. Il n'est pas inutile de le rappeler, ces marchés résultent d'abord d'une flotte de transport tactique en grande souffrance (et le mouvement s'agrave jour après jour) alors que l'Atlas n'a toujours pas déployé suffisamment ses ailes.
Il ne vient que pour des durées réduites en BSS, même s'il s'y est attiré une réputation "d'aspirateur de fret" bien apprécié. Mais un stationnement permanent réglerait une partie des problèmes.
La France a aussi un déficit bien connu d'aéromobilité sur ses voilures tournantes, le choix a donc été fait de réserver prioritairement ces dernières aux seules uniques missions d'astreinte : le combat pur et la medevac. Des hélicoptères loués font donc le reste.
Une fois ce contexte posé (insuffisamment à mon sens dans le rapport des sages de la rue Cambon), on peut entrer dans le dur. La Cour estime que "des mesures simples permettent d'améliorer la qualité juridique des procédures d'achat sans augmenter la charge des personnels".
A fin de rappel, les externalisations liées aux opex, tous sujets confondus, ont coûté en 2017 235,9 MEUR (160 MEUR estimés en 2008 par le SGA). Entre 2014 et 2017, les sommes ont atteint 861,6 MEUR, dont 50% englouti par Barkhane (mais sur une zone grande comme l'Europe, il ne faut pas non plus l'oublier). Le transport stratégique absorbe à lui seul 50% de la somme : on peut s'interroger sur l'investissement avisé qu'aurait constitué l'achat d'An-124 -loués depuis plus de 25 ans- à une époque...
Les 10 principaux prestataires sur 2014-2017 sont l'économat des armées, ICS, Salis (via l'OTAN), Bolloré, Daher, CMN, LSS (au profit de Chammal), La Poste, Gelasakis (en charge du sas de Chypre), et Pegase Airdrop.
Le record de pic annuel est à 287,5 MEUR en 2013 du fait du lancement de Serval, qui
avait consommé de fortes ressources de transport stratégique.
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