Le général d’armée aérienne Thierry Caspar-Fille-Lambie, inspecteur général des armées-Air fera
son adieu aux armes mardi prochain, sur la base aérienne 123 d’Orléans, qu’il avait commandée entre 2004 et 2006.
Homme discret, ce pilote de Transall (6500 heures de vol, 124 missions de guerre) à l'Anjou puis au Béarn (où il fut chef ops, commandant en second puis commandant) avait posé dans Sarajevo sous le feu, puis mis en place les postures de réaction (PR). Les PR ont servi à plusieurs reprises à la réactivité de l'armée de l'air dans les opex, mais également sous la forme de l’astreinte gouvernementale, que ce soit au profit du RAID ou du GIGN.
En 2002, il est adjoint air au CPCO, au début des opérations en Afghanistan.
Il publie aussi, en 2008, un livre prémonitoire (écrit deux ans plus tôt, avant la RGPP) sur la rationalisation du soutien, avec Hughes Delort-Laval et Charles-Henri Leulier de la Faverie du Ché.
Chef d'état-major du commandement de la force aérienne (CFA) et secrétaire de la commission interarmées de l’appui-feu, il a ensuite commandé les forces françaises à Djibouti, en en développant les potentialités d'entraînement pour les forces conventionnelles et spéciales.
Il avait ensuite été le premier pilote de transport à commander la défense aérienne et les opérations aériennes (CDAOA). On lui doit notamment la mise en place du JFAC-AFCO, permettant de régionnaliser l’emploi des avions de transport autrefois rattachés aux COMFOR
Ce JFAC-AFCO a servi dès la première crise de Centrafrique (décembre 2012) puis quelques jours plus tard, pour Serval. Avec les moyens restreints de l'époque, une des clés du succès de l'opération.
Ce JFAC-AFCO prend désormais en compte tous les aéronefs engagés dans les opérations en Afrique : grâce à des liaisons robustes, l’armée de l’air peut désormais commander toutes ces opérations en Afrique depuis sa base de Lyon Mont-Verdun. Il était depuis inspecteur général des armées Air, et à ce titre, responsable de la commission armées jeunesse, ce qui ne l'aura pas empêché d'écrire sur l'évolution de la sécurité privée, un de ses derniers gros dossiers comme IGAA.
Une bio extrêmement riche, qui explique la présence du général Denis Mercier (qui quittera lui-même ses fonctions pour Norfolk le 21 septembre) mais aussi du général de Villiers, qui doit présider la cérémonie d’adieu aux armes.