L'audition du général Jean-Pierre Bosser, patron de la DPSD, par la commission de défense, recèle de nombreuses pépites sur cette maison qui pour son chef véhicule encore de nombreux "mythes". Factuel, le général Bosser constate que les compromissions sont "malheureusement de plus en plus nombreuses et facilitées par tous les moyens nomades de transport de l’information". Plusieurs exemples sont livrés, mais sur des... exemples non aboutis. Un officier s'est fait approcher lors d'un colloque à l'école militaire par un attaché militaire étranger à Paris. 19 rendez-vous et 20 mois plus tard, l'intéressé sera expulsé, car "l'approché" avait jugé utile, dès le premier contact, de faire remonter l'approche. DPSD et DCRI étaient co-saisis.
Selon le général Bosser, des attaques informatiques ont aussi été menées sur les sites internet des régiments envoyés en Afghanistan. "Ces sites, destinés à informer les familles, ont été infiltrés à des fins subversives et pour faire des repérages sur certaines familles" assure le DPSD, sans livrer plus de détails. Néanmoins, cette réflexion n'est pas nouvelle, comme je m'en suis fait plusieurs fois l'écho sur la présence de militaires déclarés sur Facebook avec compte ouvert.
Le général Bosser illustre aussi l'engagement de ses effectifs dans la zone sahélienne, à Bamako, Gao, Niamey... Il livre aussi le bilan des actions de conseil menées par la DPSD en Afghanistan, et qui ont mené l'ANA à écarter 800 personnels en recrutement initial, en 2011. 300 autres ont aussi été écartés, parmi ceux qui étaient colocalisés avec l'armée française.
Sujet récurrent de doutes, le général Bosser défend la spécificité des six services français de renseignement à travers un exemple. Les atouts de chacun permettant de couvrir les différents aspects de la vie d'un suspect, "qui a tendance à aller passer des vacances dans des endroits peu recommandables". La DGSE se charge des vacances, la DPSD, de sa vie militaire, la DCRI, de sa vie hors du service, TRACFIN, du financement de ses voyages.
Enfin, le DPSD a fait sien le chantier lancé par ses prédécesseurs (Bolleli, Creux) pour améliorer le recrutement de ses cadres.
Post-scriptum : le député Nicolas Dhuicq révèle par ailleurs dans cette audition que lors d'une fouille ordonnée par un chef de corps d'une unité partant au Mali, ce n'est pas du cannabis -le produit recherché- mais des explosifs qui ont été trouvés dans le sac d'un engagé. Le DPSD n'a pas livré de détails supplémentaires...